Alors que Michèle Alliot-Marie était interrogée sur l’affaire Penelope Fillon sur iTélé, elle a estimé qu’il fallait se méfier de la transparence à tout prix, sinon la France pourrait devenir une dictature.
La droite peine à défendre son candidat tant les accusations portées à l’égard de François Fillon sont accablantes. Michèle Alliot-Marie ne soutient pas François Fillon. Elle a décidé de se présenter, sans l’aide des Républicains, à l’élection présidentielle. On aurait donc pu penser que les déboires de son adversaire lui inspirent des commentaires sur l’importance de l’honnêteté dans la vie politique ou sur l’indispensable présomption d’innocence. Mais non. MAM a préféré mettre en garde contre les dangers que pourraient entraîner une transparence absolue des élus.
« Le soupçon est facile » et « la manifestation de la vérité, en général, est plus longue, et en particulier en politique », a-t-elle avancé avant de se lancer dans une tirade pour le moins inattendue : « Je pense qu'à partir du moment où quelqu'un a un travail à effectuer et qu'il l'effectue bien, on n'a pas besoin - et c'est même dangereux - de regarder qui il est exactement ».
Attention à ne pas finir comme la Roumanie sous Ceausescu !
Selon elle, à force d’exiger toujours plus de transparence, la France pourrait finir pas devenir une dictature : « Un jour ou l'autre on va finir par dire qu'il est anormal qu'un commerçant travaille avec ses enfants, ou qu'un artisan travaille avec ses enfants, ou qu'un industriel travaille avec ses enfants, ou qu'un acteur travaille avec ses enfants, ou qu'un journaliste travaille avec ses enfants. Il faut se méfier. Moi, vous savez, j'ai connu un régime en Europe centrale dans lequel, à partir du moment où on était l'enfant de quelqu'un de diplômé, on n'avait pas le droit d'aller à l'université : c'était le régime de Ceausescu. »
Le fait est qu’on ne comprend pas bien le rapport entre cette interdiction mise en place par le dictateur communiste roumain, Nicolae Ceausescu, et l’affaire qui nous intéresse. En l’occurrence, François Fillon n’est pas accusé d’avoir fait travaillé sa femme mais de l’avoir rémunéré grassement pour un emploi qu’elle n’aurait jamais exercé. Selon l’article 432-15 du Code pénal, il encourt dix ans d’emprisonnement et une amende pouvant aller jusqu’à 1 million d’euros. On ne parle pas là de la décision arbitraire d’un juge à la solde du pouvoir. Une telle déconnexion de la réalité de la part d’une candidate à la présidence de la République a de quoi inquiéter.