On n’imaginait pas un seul instant, il y a quelques semaines, la victoire de Benoît Hamon à la primaire de la gauche. Une victoire qui risque de diviser sérieusement le Parti socialiste et faire plaisir à Emmanuel Macron.
Avec la victoire de Benoît Hamon à la primaire de la gauche, Emmanuel Macron a un boulevard devant lui. Il va pouvoir aborder sereinement cette présidentielle. François Fillon n’est pas soutenu par une partie des électeurs de droite et, à présent que les sociaux-démocrates n’ont plus de champion, ils risquent de se tourner vers le leader du mouvement En Marche ! Des voix, au sein du PS, ont d’ores et déjà fait connaître leur intention de soutenir Emmanuel Macron.
Socialistes, il rejoigne Emmanuel Macron
« Moi personnellement, je suis de ceux qui pensent que les simulacres d'unité, les rassemblements de faux amis, qui ont fait les succès électoraux du parti socialiste indéniablement, sont très usés. Et que, l'un des mérites de l'élection de Benoît Hamon, c'est une ligne assez claire », a expliqué le député socialiste de gironde Gilles Savary, au micro de RTL. « C'est une ligne qui a vocation à rassembler la gauche de la gauche mais qui laisse en jachère la ligne sociale-démocrate ».
« Au vu des résultats de la primaire et conformément à mes convictions, je m'engage derrière Emmanuel Macron », a de son côté fait savoir le député socialiste du Cantal, Alain Calmette, sur Twitter. « Malgré ma loyauté sans faille au Parti socialiste auquel j’appartiens depuis 24 ans, il m’est, en conscience, impossible d’apporter mon soutien au vainqueur de la primaire. »
Une victoire envisageable pour Emmanuel Macron
« Aujourd'hui il y a un clivage avec ceux qui pendant les cinq dernières années anciennement ont saboté ce mandat. Moi, je n'étais pas toujours d'accord avec le gouvernement mais, par discipline, j'ai voté toutes les lois », a expliqué le député Marc Goua, au Courrier de l’ouest. « C'est un peu bizarre que les mêmes disent aujourd'hui qu'il faut se plier à la majorité. Je confirme que je vais voter Macron. »
D’autres socialistes, à l’instar de l'ancienne ministre Nicole Bricq, des sénateurs Gérard Collomb et Jean-Claude Boulard et des députés Richard Ferrand, Christophe Castaner, Pascal Terrasse ou encore Arnaud Leroy, n’avaient pas attendu les résultats de la primaire pour soutenir Emmanuel Macron. Dans un tel contexte, la victoire de celui qui n’était encore, il y quelques mois, qu’un outsider devient envisageable.