L’enquête sur la série d’attaques ayant visé des prisons françaises et des agents pénitentiaires progresse. Plusieurs interpellations ont eu lieu à l’aube en France, ce lundi 28 avril 2025.
Attaque des prisons : une vingtaine d’interpellations surprises ce matin

Ce lundi 28 avril 2025, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a annoncé sur le réseau X l’interpellation de plusieurs individus suspectés d’avoir participé aux récentes attaques contre des établissements pénitentiaires et des agents pénitentiaires.
Une vingtaine de suspects arrêtés dans le cadre de l'enquête sur l'attaque des prisons
Gérald Darmanin n’a pas manqué de saluer et de féliciter le travail des forces de l’ordre, qui ont procédé à l’interpellation d’une vingtaine de suspects dans le cadre de l’enquête en cours sur une série d’attaques contre les prisons françaises et les agents pénitentiaires qui ont eu lieu il y a une dizaine de jours : « Merci aux magistrats et aux forces de l’ordre d’avoir procédé tôt ce matin à l’interpellation des auteurs présumés des attaques contre les agents pénitentiaires et les prisons de notre pays. »
Merci aux magistrats et aux forces de l’ordre d’avoir procédé tôt ce matin à l’interpellation des auteurs présumés des attaques contre les agents pénitentiaires et les prisons de notre pays. Force reste à la loi et à la République dans notre lutte implacable contre le… https://t.co/YUC1UxeL6N
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) April 28, 2025
Les interpellations ont été menées simultanément dans plusieurs villes, notamment en région parisienne, à Marseille, à Lyon et à Bordeaux. Les autorités judiciaires évoquent une « opération coordonnée » mobilisant les forces de la Police nationale, notamment le RAID, la BRI nationale et des brigades locales de la sécurité publique, sous la supervision du parquet national antiterroriste.
Une vague d’attaques coordonnées
Depuis la mi-avril 2025, les établissements pénitentiaires français font l’objet d’une série d’agressions. Selon le ministère de la Justice, au moins 65 faits violents ont été recensés. Ces actes incluent l’incendie de véhicules appartenant à des surveillants, des tirs dirigés contre des enceintes pénitentiaires et des menaces directes proférées à l’encontre des agents.
L’administration pénitentiaire a subi une attaque extrêmement grave, le parquet antiterroriste est saisi. Nous ne laisserons rien passer. pic.twitter.com/7qTc2u1diG
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) April 15, 2025
Parmi les incidents marquants, la maison d’arrêt de Toulon-La Farlède a été visée par des tirs à l’arme automatique. Ces violences ont systématiquement ciblé le personnel pénitentiaire ou les infrastructures elles-mêmes.
Les pistes évoquées
Si la piste d’un activisme d’ultra-gauche a été évoquée, les services de renseignement n’excluent pas que les attaques contre les prisons dissimulent l’action de réseaux criminels liés au narcotrafic. Un canal Telegram baptisé Défense des Droits des Prisonniers Français (DDPF), créé le 12 avril 2025, quelques jours avant les premiers incidents, a rapidement attiré leur attention.
En effet, bien que n’ayant pas directement revendiqué les attaques, le canal DDPF les a ouvertement soutenues, relayant des messages de solidarité et appelant à contester la politique carcérale. Ce discours plus qu’ambigu, associé à l’usage massif de moyens de communication illicites en milieu carcéral, renforce l’hypothèse d’une instrumentalisation, voire celle d’un paravent utilisé par des réseaux criminels.
L’État réaffirme sa fermeté face au narcotrafic
À l’issue des interpellations, Gérald Darmanin a réaffirmé la détermination du gouvernement à sanctionner les auteurs de ces attaques, tout en soutenant l’action des agents pénitentiaires : « Force reste à la loi et à la République dans notre lutte implacable contre le narcotrafic. »
Le président Emmanuel Macron avait lui exprimé son appui aux personnels de l’administration pénitentiaire, en saluant « la mission essentielle de défense de l’État de droit et de la paix publique » assurée par la pénitentiaire tout en promettant que les responsables « seront retrouvés, jugés et punis ».