La victoire de Donald Trump a été une surprise pour les Américains mais aussi pour la classe politique française qui n’avait pas du tout anticipé ce résultat. Pour le sénateur de la Vienne, Jean-Pierre Raffarin, cette annonce rend la victoire de Marine Le Pen possible en 2017.
Marine Le Pen peut arriver au pouvoir
Donald Trump a su déjouer tous les sondages qui prédisaient sa défaite. Il sera donc bien le 45e président des Etats-Unis. Pour l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, cette décision du peuple américain n’est pas une surprise. « Moi, je ne suis pas fondamentalement surpris », a estimé le soutien d’Alain Juppé dans la course à la primaire de la droite. « J'avais pensé qu'après le Brexit, les peurs dans le monde entier, les montées des populismes partout, montrent que c'était possible. Alors, on se posait la question de savoir s'il y a une sorte de ligne de front de la raison qui va empêcher cela ? »
Et d’ajouter : « La ligne de front de la raison, depuis le Brexit, n'existe plus. Ça veut dire que l'information principale, pour nous, Français, aujourd'hui, c'est que Madame Le Pen peut gagner en France ».
Un avis que partage le chef de file du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis. « La gauche est prévenue ! Continuons nos enfantillages irresponsables et ça sera Marine Le Pen », a-t-il lancé sur Twitter. « Leçon 1 pour la présidentielle de 2017 : on ne peut pas prendre le risque de laisser Marine Le Pen accéder au 2ème tour », a renchéri la porte-parole du PS Corinne Narassiguin.
Tirer des leçons de l’élection américaine
L'ancienne ministre de la Justice, Élisabeth Guigou, a tenu elle aussi à alerter l’opinion sur une éventuelle victoire de Marine Le Pen en 2017. « Je pense que Marine Le Pen a atteint son plafond de verre, mais je pense qu'il faut tirer des leçons de ce qu'il vient de se passer aux Etats-Unis : ce qui paraissait impossible, impensable pourrait bien nous arriver aussi », a-t-elle estimé sur LCI.
« Le Pen peut gagner en 2017 parce que les peuples sont de retour, et les passions politiques dans nos démocraties sont désormais débridées », a estimé de son côté Dominique de Villepin, sur France Info. « La peur et la colère sont les premiers acteurs de la démocratie. Et la raison au service des élites ne convainc plus personne ».
Même constat chez les Républicains : « Il faut tirer les conclusions de ce résultat, quelques mois après le Brexit. En démocratie, lorsque le peuple se sent ignoré et méprisé, il trouve un moyen de se faire entendre », a analysé dans un communiqué le président des Républicains Laurent Wauquiez.