« Je ne voterai pas pour le Front national », a expliqué Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite, sur BFM TV, ce jeudi 27 octobre. Une manière d’enterrer une bonne fois le « ni-ni » et de séduire les centristes.
La fin du « ni-ni »
Nicolas Sarkozy semble prêt à tout pour gagner cette primaire de la droite et du centre. Après avoir martelé des discours sortis tout droit des archives du Front national en matière de sécurité, de politique migratoire et d’espace Schengen, le voilà qui se dit prêt à voter pour François Hollande si ce dernier devait se retrouver au 2nd tour face à Marine Le Pen. Certes, ce scénario n’a que très peu de chances d’arriver mais cette déclaration marque un véritable changement de stratégie après des années de « ni-ni », comprendre ni vote FN, ni vote socialiste.
« Je n'ai jamais voté pour le FN et je n'ai pas l'intention de le faire », a-t-il déclaré face à Jean-Jacques Bourdin. « Je pense qu'avec le FN il y a une barrière infranchissable », a-t-il ajouté. « Pour eux, l'immigration c'est un problème de principe, pour moi c'est un problème de nombre, c'est pas tout à fait la même chose ». Il votera donc pour François Hollande « pas de gaieté de cœur ». Un positionnement pour le moins flou qui ne va pas forcement jouer en sa faveur.
La mort politique de Nicolas Sarkozy ?
Nicolas Sarkozy incarne, à droite, une droite décomplexée qui veut en finir avec la politique à l’ancienne. Ressortir ce bon vieux « Front républicain », imaginé par Jacques Chirac, apparaît comme un signe d’extrême faiblesse. Pourquoi n’a-t-il pas gardé son cap en disant qu’il ne se prononcerait pas ? Que la question ne se posait pas et qu’elle ne risquait pas de se poser ? Nicolas Sarkozy cherche à toucher le plus d’électeurs possible quitte à rendre son discours inaudible.
En 2011, ce même Nicolas Sarkozy estimait que voter pour un candidat socialiste « reviendrait à envoyer un signal de connivence entre l'UMP et le PS, et donc à alimenter la campagne anti 'UMPS' développée par le FN ». En 2016, il a changé d’avis. « Il arrive qu'on défende ses convictions quitte à perdre son poste. Mais le plus important, c'est d'être ralliée ensuite », a lancé sur Twitter Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a justement été écartée de la direction de son parti après avoir exprimé son opposition à cette politique du « ni-ni », prônée à l'époque par Nicolas Sarkozy.
Les électeurs parviendront-ils à suivre ?