Dimanche 9 octobre, Karine Le Marchand lançait une toute nouvelle émission : « Une Ambition intime ». Objectif : permettre aux Français de mieux connaître les candidats à l’élection présidentielle. L’émission n’a laissé personne indifférent.
Un moment d’intimité avec les candidats
Quel est l’homme ou la femme qui se cache derrière le candidat ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre Karine Le Marchand avec sa nouvelle émission « Une Ambition intime ». Pour le premier numéro, elle recevait Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, Arnaud Montebourg et Bruno Lemaire. Lovée dans un canapé, entre deux rires et une gorgée de Borgogne, voilà l’animatrice de la télé-réalié « L’amour est dans le pré » interroger Marine Le Pen sur la difficulté d’être la fille de l’homme le plus détesté de France ou Arnaud Montebourg sur l’accouchement difficile de sa compagne.
L’ensemble est bien produit. Le téléspectateur est invité à partager un moment d’intimité avec des personnes qu’il ne connaît que dans le cadre strict d’une campagne ou d’un exercice de pouvoir. Le concept prend puisque ce ne sont pas moins de 3 millions de curieux qui ont tenu à passer leur soir du dimanche à partager ce moment particulier.
L’émission apporte-t-elle quelque chose sur le plan politique ?
« C'est assez consternant. On se moque de la politique américaine, mais on est en train de vouloir la copier », a réagi lundi 10 octobre, sur France Inter le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, estimant que l'émission n'apportait « rien » sur le plan des idées. Un avis partagé par l’ancienne ministre de la Santé Roselyne Bachelot, s'est également déclarée « totalement contre » ce genre d'émission. « Ce genre de traitement n'a aucun intérêt pour le débat politique », a-t-elle estimé dans le Parisien. Il est clair que sur le fond, pas une seule idée politique n’a été abordée.
Sur les réseaux sociaux, les internautes n’ont pas caché leur surprise mais aussi leur gêne. Mais au final, cette émission sert-elle davantage le téléspectateur ou la personnalité politique ? De l’avis général, c’est la personne interviewée qui sort gagnante de cet exercice. En touchant la corde de l’émotion, le candidat s’assure la compassion d’une partie de l’électorat. Toute personne qui a eu une relation difficile avec son père se sentira automatiquement proche d’un homme qui, la larme à l’œil, vous expliquera que son père ne lui a jamais véritablement montré de marque d’affection. Pour ce qui est des idées, on attendra. Pas de projet, juste de l’émotion.