Il pourrait s’agir d’un simple fait divers mais dans le contexte actuel de crispations identitaires et religieuses, cette histoire trouve une résonnance particulière.
Un affrontement à cause des shorts
Deux femmes qui se baladaient en short, accompagnées de leurs maris et de leurs enfants se sont fait agressées par une dizaine de jeunes, près de la cité des Œillets, à Toulon. « Ce qui a déclenché l’affrontement, c’est la tenue vestimentaire, qui n’avait rien d’extraordinaire, des femmes », a confirmé le procureur de Toulon. « Un prétexte pour les insulter et provoquer l’incident. »
Des insultes comme « Pute » ou « Vas-y, mets-toi toute nue » qui sont mal passées auprès des maris des jeunes femmes qui ont réclamé un peu de respect. Les hommes ont alors « été frappés violemment au visage sous les yeux des enfants, les femmes ont été légèrement bousculées », a fait savoir le procureur. 30 jours d'ITT pour fractures au visage... On n’est pas là dans une simple altercation. Deux des agresseurs, âgés de 17 et 19 ans, ont été interpellés et écroués mardi 6 septembre.
« T’es une femme, faut se respecter sale conne »
Ce n’est pas la première fois que ce genre d’événements se produit. En juin dernier, toujours à Toulon, une jeune fille de 18 ans avait été agressée dans le bus par une bande de filles là encore parce qu’elle était en short.
« A la question : pourquoi vous me traitez de pute parce que je porte un short alors qu’un homme peut se balader torse nu en plein centre-ville sans que personne n’y trouve rien à redire ? Elles m’ont répondu dans la seconde, les yeux écarquillés, comme si c’était l’évidence absolue : ben parce que t’es une femme, faut se respecter sale conne ». Ce témoignage posté par la victime sur Facebook avait alors fait grand bruit. Quelques jours plus tard, une centaine de personnes s'étaient rassemblées à Toulon pour une « marche en short ».
L’affaire de l’arrestation d’une femme voilée sur une plage de Nice avait fait beaucoup parler d’elle, et à raison, mais pourquoi n’entend-on pas nos ministres prendre la défense de celles qui se font insulter parce qu’elles portent un short ? Si aucun discours de fermeté n’est tenu face à ce genre d’événements, on peut craindre qu’ils ne cessent de se renouveler.