Faut-il que les Français de confession musulmane soient soumis aux mêmes règles que les catholiques, les protestants et les juifs en Alsace-Moselle ? La question est en discussion tant du côté du gouvernement que dans le camps de l’opposition.
Mettre fin aux financements étrangers
Selon Le Canard Enchaîné du 27 juillet, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui est aussi en charge des cultes, réfléchirait à instaurer un concordat avec les musulmans, à l'image du régime qui existe en Alsace-Moselle.
Dans cette région, quatre cultes sont reconnus : le culte catholique, les cultes protestants luthérien et réformé, et le culte israélite. Chacun d’entre eux est doté d’établissements publics du culte qui sont sous la tutelle de l’Etat, notamment pour les opérations d’acquisition et sur la vente de biens immeubles, de rentes ou valeurs garanties par l’Etat qu’ils réalisent ainsi que sur les dons et legs qui leur sont consentis.
Actuellement pour financer leurs lieux de culte, ne pouvant pas faire appel aux subventions publiques, les responsables cultuels musulmans font appel aux fidèles. Mais comme les associations ne sont pas tenues de publier leurs comptes, personne ne peut prouver d’où vient l’argent. Mettre sur le papier des règles à respecter pourrait, en partie, régler ce problème de manque de transparence.
Faire comme Napoléon avec les Juifs
Cette réflexion est aussi menée au sein de l’opposition. « Il y a un souvenir que j'aime beaucoup, c'est ce qui a été fait en 1807 par Napoléon, avec une autre religion : il a posé 12 questions d'une étonnante actualité aux Juifs de France », a détaillé le député LR de la Marne Benoist Apparu, proche d'Alain Juppé, sur BFM TV. « Il a réuni 72 grands dignitaires pour qu'ils répondent officiellement : “Est-ce que vous vous soumettez à la loi française par rapport aux lois religieuses ?” »
« Ça, ç'a été l'organisation du culte judaïque en France, ç'a été la création du Consistoire, et donc d'un clergé, d'une hiérarchie pour cette religion », a-t-il précisé. « Il faut arriver à créer une hiérarchie au sein de l'islam de France pour avoir des interlocuteurs du quotidien et créer une concorde entre les uns et les autres ».
Un avis partagé par François Fillon : « Aujourd'hui, il n'y a aucune raison pour que les musulmans n'acceptent pas les règles qui ont été acceptées par les catholiques, les protestants et les juifs », a fait savoir l’ancien Premier ministre sur RTL. « Il faut une surveillance administrative des lieux de culte, l'autorisation d'ouverture des lieux de culte, un contrôle de ceux qui prêchent dans les lieux de culte, et il faut interdire les financements étrangers du culte musulman - comme ça a été fait dans le passé pour les autres religions ».
La réflexion est intéressante, nous verrons prochainement si elle aboutit à des mesures concrètes...