C’est un grand classique, que l’on aimerait pourtant voir disparaître. Alors que le président sortant célèbre son bilan, notamment en matière budgétaire, un rapport de la Cour des Comptes dit, chiffres à l’appui, que tout n’est pas si rose. Résultat, les calculs du nouveau président sont faussés !
Un déficit pas du tout en baisse
Il faut croire que 1+1 ne font pas toujours 2, quand on est président de la République.
Les nouveaux experts de Bercy vont avoir la joie de plonger leur nez dans les comptes de la France. Las, ils risquent d’y trouver quelques coquilles. C’est du moins l’avertissement lancé par la Cour des Comptes, qui, dans un rapport publié ce mercredi 31 mai 2017, prévient qu'il sera plus difficile que prévu de tenir le budget 2017. Une première épine dans le pied d’Emmanuel Macron, qui risque dès lors de ne pas pouvoir dérouler son programme comme prévu.
Pourquoi les comptes n’y sont pas ?! Tout simplement car le déficit n’a pas été réduit entre 2013 et 2016, comme François Hollande l’a pourtant dit et répété. Comme le souligne un article du Figaro, trop content de tirer sur le socialiste sortant, il a même légèrement augmenté, de 3 milliards d'euros.
Des créances pas du tout payées
Ce n’est pas tout : des dettes, des dettes et encore des dettes. L’Etat a accumulé plus de 100 milliards d’euros de créances non payées. La faute n’en revient pas à François Hollande seul, mais c’est sous son mandat que le poids de ces dépenses budgétaires non acquittées a explosé, selon la Cour des Comptes.
Des comptes largement maquillés
Autre problème que les auditeurs d’En Marche ! découvrent : pour boucler le budget 2017, et le présenter sous le meilleur jour possible, notamment à des fins électorales, le précédent gouvernement a largement truqué les comptes publics. La cour des Comptes s’en est offusquée à plusieurs reprises : on a par exemple déplacé des dépenses sur 2018 ou 2019, bien qu’elles aient été engagées l’an dernier, et à l’inverse, des recettes qui ne devraient arriver que l’an prochain ont été artificiellement affectées au budget de cette année.
Résultat, la marge de manœuvre budgétaire de la nouvelle équipe au pouvoir sera réduite, par rapport à ce qui était prévu. Reste à savoir si Emmanuel Macron avait anticipé ce cadeau empoisonné. Et si, comme ses prédécesseurs, il laissera le jour de son départ de tels cadavres dans le placard de Bercy ou si, comme il l’a proclamé, il veut changer la donne politique et enterrer les vieilles ficelles.