La campagne électorale bat son plein. Onze candidats représentant toutes les opinions monopolisent les ondes depuis des semaines. Et pourtant, sans doute dégoûtés par la politique, des millions de Français savent déjà qu'ils n'iront pas voter dimanche 23 avril, lors du premier tour de l'élection présidentielle.
Près d'un électeur sur trois s'abstiendra
De l'extrême-gauche à l'extrême-droite, en passant par les socialistes, les centristes, les républicains, sans oublier les souverainistes, les eurosceptiques, les anticapitalistes : un spectre très large d'opinions est défendu par l'un ou l'autre des donze candidats à l'élection présidentielle.
Pourtant, l'abstention devrait atteindre des sommets, lors du premier tour prévu ce dimanche 23 avril 2017.
D'après le sondage «La Présidentielle en temps réel» réalisé ce 20 avril par l'Ifop-Fiducial pour Paris Match, CNews et Sud-Radio, à trois jours de l'élection, l'intention de participation est très basse. 28 % des Français indiquent avoir l'intention de ne pas se rendre aux urnes dimanche prochain.
L'indice d'abstention est plus fort chez les femmes (30%) que chez les hommes (26%), et il est particulièrement élevé chez les ouvriers (33%) et les étudiants (36%).
L'abstention numéro un
Sachant que le candidat en tête, à savoir Emmanuel Macron, est crédité de 23,5% d'intentions de vote (stable), cela signifie que l'absention serait la grande gagnante de cette élection.
Il faut savoir que le taux d’abstention ne cesse d'augmenter au fil des élections présidentielles depuis le début de la Vème République en 1958. En 1981, on compte 18,9 % d'abstention au premier tour et 18,6 % en 1988 pour la réélection de Miterrand.
L’élection de 1995, lors de laquelle Jacques Chirac l’emporte sur Lionel Jospin, voit le taux d’abstention grimper à 21,6 % au premier tour.
En 2002, l'abstention au premier tour culmine à 28,4 %. En 2007, le taux d’abstention redescend à 16 %, avant de remonter en 2012 à 20 %.