Les Françaises et les Français ont choisi de ne pas accorder leur confiance absolue au gouvernement en lui refusant une ferme majorité, d’autant plus qu’un certain nombre de ministres ou d’ex-ministres ont été boutés hors de l’hémicycle. Quant à la NUPES, en devenant la première force de propositions et d’opposition, elle prouve que la Gauche qui s’entend, la Gauche qui fait front en commun, la Gauche riche de ses aspirations sociales, populaires et écologiques convainc une grande partie du pays.
Ces législatives resteront marquées par l’abstention, signe d’une perte de confiance, et une montée de l’extrême-droite qui peut désormais former un groupe à l’Assemblée nationale et fragiliser la fraternité, ciment de notre société. C’est aussi l’ambigüité et la timidité honteuses de certains à faire front républicain lorsque la NUPES faisait face au Rassemblement National qui nous conduisent à cette situation. Enfin, ces résultats sont l’expression de l’enchainement des crises sociales et sanitaires qui laissent notre pays profondément déchiré.
Ce soir, en Gironde, 3 circonscriptions pour la NUPES : ce n’est certes pas une défaite, mais c’est une victoire amère.
Ces résultats mettent en lumière les limites de l’union telle qu’elle a été conçue. Sans que cela ne remette en cause mon attachement à la nécessité de l’union, je regrette que les pourparlers nationaux aient négligé de considérer les implantations des candidats locaux. J’aurais aussi souhaité que l’on entende la pertinence des incarnations locales plutôt que leur préférer des accords nationaux déconnectés du terrain. Si nous avions été en capacité d’organiser nous-mêmes les unions, nous aurions pu transformer des circonscriptions gagnables en circonscriptions gagnées, et surtout éviter le terrible écueil du RN.
Il est insupportable que les 11ème et 5ème circonscriptions soient tombées aux mains du RN. Si nous ne pouvons ignorer les colères et les inquiétudes légitimes, nous ne pouvons que nous indigner qu’elles soient récupérées par le RN. Le projet de société du RN qui meurtrit la démocratie et essaime les ferments de la haine de tous contre tous nous oblige à repenser collectivement les réponses à apporter.
La législature qui commence, en Gironde comme en France, est porteuse d’espoirs grâce aux femmes et aux hommes qui ont incarné l’union, mais aussi de périls que sont les visées néolibérales de casse sociale et le repli xénophobe et raciste. Il nous faut œuvrer pour refaire de la République un grand acte de confiance et non de méfiance.