Les Français ont tranché : ils ont élu aujourd’hui une nouvelle Assemblée nationale au visage inédit, sans majorité absolue, dans l’incapacité de donner au gouvernement l’appui nécessaire pour faire voter la loi.
Nous sommes aujourd’hui face à une « chambre introuvable » qui interroge les bases mêmes du fonctionnement exécutif. En clair, ce soir notre pays n’est potentiellement plus gouvernable !
Situation d’autant plus sensible que nous sommes dans un contexte de très grande complexité, marqué par une triple urgence écologique, géopolitique et économique. Ce sont des transformations de long terme qu’il faut engager pour répondre aux besoins immédiats de beaucoup de nos compatriotes, notamment en termes de pouvoir d’achat.
A cela s’ajoute une seconde réalité tout aussi préoccupante : une majorité de Français ne s’est pas déplacée pour voter, ce qui témoigne du retrait ou de la désaffection de nombre d’entre eux, de plus en plus persuadés que leur voix ne compte pas. L’entrée massive des extrêmes à l’Assemblée traduit une profonde fracture politique et sociétale jamais vue sous la Vème République. Fracture qui a conduit aujourd’hui à une impasse institutionnelle de niveau national, qui obère toute capacité d’action gouvernementale. Comme nous le craignions depuis des années, l’abstention a fini par bloquer le système tout entier !
A ce stade, l’urgence est évidemment de créer les conditions pour trouver une majorité stable et cohérente, capable de garantir la gouvernabilité du pays et d’initier les réformes de structure indispensables dont nous avons besoin. C’est d’ailleurs le seul principal enjeu de ces prochaines heures et de ces prochains jours.
La coalition présidentielle doit donc s’ouvrir à de nouvelles forces qui se retrouvent dans un tronc commun de valeurs et un programme de réforme ambitieux !
J’appelle donc à la constitution d’une alliance très claire – et sans ambiguïté – entre Ensemble, la droite et le centre, afin de constituer une coalition de projet pour la mandature à venir. Voilà plusieurs années que je pense que nos différences sont bien moins aiguës que ce que le jeu politique de certains ont laissé croire.
Le Président de la République a aujourd'hui une opportunité unique : rassembler largement les forces de progrès qui souhaitent la grandeur et la réussite de la France, au sein d'une Europe forte.
Comme cela se fait chez nos voisins allemands il s’agit de se mettre d’accord sur une orientation politique claire et des axes prioritaires partagés, avec la volonté de défendre la souveraineté française, de retrouver un dynamisme économique qui sert le plus grand nombre, et de redonner confiance et sécurité aux Français.
Pour cela, il faudra s'accorder sur les grandes actions à mener durant ce quinquennat. A commencer dans l’immédiat par un grand plan de défense du pouvoir d’achat. De même, la transition écologique, la réforme de l'éducation nationale, comme la refonte de notre système de santé ne doivent plus être reportées aux calendes grecques : nous devons enfin agir et obtenir des résultats concrets ! Enfin, il s’agit de retrouver un cadre budgétaire équilibré pour permettre à notre pays de se redresser, ce qui implique de réussir la réforme des retraites et la refonte de notre système de prélèvements obligatoires…
Rassembler et travailler autour d’un projet commun, nous sommes nombreux déjà – en tant que maires – à le vivre au quotidien.
Élu en 2014 sous la bannière UMP, je n'ai eu de cesse d'unir au sein de mon équipe municipale d'abord des personnalités de l'UDI et le MODEM, puis quelques années plus tard des élus LREM. Cette majorité solide, nous l'avons construite autour d'un programme partagé. Et les habitants – dans leur très grande majorité – s’y retrouvent parfaitement.
Et si pour une fois, on changeait de paradigme, et on regardait ce qui fonctionne bien à l'échelon local pour l'importer à l'échelon national, quitte à prendre le risque que cela fonctionne ?
Ce que souhaite implicitement une très grande majorité de Français : créer les conditions d’une très large « union sacrée » pour réussir la décennie qui vient et arrimer la France aux nouvelles exigences du siècle.
L’esprit de coalition est la seule condition pour redonner un nouveau souffle à notre pays : la seule manière de redonner force et vitalité à notre Vème République.
J’appelle chacun – et notamment mes amis du centre-droit et de la droite de progrès – à ne pas manquer ce moment historique.
L’époque nous impose – une fois encore – de penser et d’agir différemment !