La semaine passée, nous avons vu que notre personnel politique a de lourdes carences en arithmétique. Je vous propose de poursuivre notre tour d’horizon en nous penchant sur ceux qui ont des difficultés en économie. Effet Coupe du Monde oblige, nous parlerons aussi sport !
Les nouveaux théoriciens du jeu à somme nulle
Jean-Luc Mélenchon n’en démordra sans doute jamais (en tout cas publiquement) : l’économie est un jeu à somme nulle.
Sans doute a-t-il suivi les mêmes cours d’économie que les experts d’OXFAM qui dénoncent les partages des dividendes. Le monde décrit par Jean-Luc Mélenchon a bel et bien existé. Dans l’économie prémoderne dans laquelle le « gâteau » ne changeait pas de taille d’une génération sur l’autre. Mais ce monde s’est progressivement effacé au profit des échanges civilisés et des accords gagnant-gagnant.
Cependant, cela fait à peu près un demi-millénaire que l’Humanité a basculé dans l’économie dite moderne, laquelle a émergé avec le crédit capitaliste et la révolution scientifique. Le leader de LFI n’est pas le seul à avoir 500 ans de retard : la très moderne Marlène Schiappa pense finalement de la même manière lorsqu’elle tient ce genre de propos.
Vous ne voyez pas le rapport ? Alors lisez cette explication de Daniel Tourre :
Au passage, on félicitera la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes pour avoir réussi à caser 10 mots de français dans un tweet de 12 mots. Jolie performance !
Ceux qui attendent la permission du maître pour agir
Mais revenons quelques instants à Jean-Luc Mélenchon et « le partage du gâteau ». Lors d’un bain de foule à Marseille, le leader de LFI a émis le souhait suivant :
Pour rappel, le patrimoine de JLM dépasse le million d’euros, ce qui en fait plus quelqu’un de riche que quelqu’un de pauvre. Par ailleurs, je ne doute aucunement que JLM soit, comme il l’a lui-même affirmé, l’un des « descendants des gentils, des doux, des solidaires, des préoccupés des autres », et qu’il mène son combat de la manière la plus désintéressée qui soit.
Par conséquent, la question que je me pose (avec Daniel Tourre), c’est pourquoi JLM attend-il la permission du président de la République pour faire profiter les plus démunis de la petite fortune qu’il a amassée en presque 60 ans de mandats électifs cumulés ?
Bon, pour être tout à fait transparent avec vous, je dois avouer qu’il m’arrive tout de même d’avoir des doutes au sujet de l’ancien sénateur socialiste…
Mais assez parlé de choses sérieuses. Vous l’attendiez tous, voici la rubrique sport !
Les forts en gymnastique qui maitrisent le grand écart à la perfection
Soyons clairs, la compétition au sein de cette rubrique est très rude et il a fallu que je sois sélectif. Le premier des trois « nominés » est Jean-Luc Mélenchon (si si, je vous assure que j’ai fait un effort : les deux autres déclarations sur lesquelles nous allons nous pencher ne sont pas de lui !). Voici un grand classique mélenchonien que j’avais gardé sous le coude :
En somme, JLM nous explique qu’il n’a rien contre le principe de l’impôt. Non, ce qui l’embête, c’est que certains paient beaucoup plus que d’autres (en particulier si « d’autres », c’est lui). Avec JLM, on sait donc que la solidarité s’arrêterait aux frontières de l’Hexagone. Il ne faudrait tout de même pas non plus pousser le vice à devoir partager les richesses nationales avec des pays qui ont moins de riches que nous… Deuxième nominé, notre ancien ministre de la Transition écologique (« et solidaire », bien sûr !) avec ce tweet :
Je ne vais pas m’attarder à discuter le fond, ceci est une rubrique qui se veut légère. Je voudrais simplement rappeler que « lors de sa déclaration à la Haute autorité sur la transparence de la vie publique (HATVP), le ministre de la Transition écologique et solidaire a indiqué posséder tout de même six voitures, une moto, un bateau et un scooter électrique. »
Troisième nominé (et c’est à lui que va mon vote pour la première place au sein de cette rubrique), Bruno Le Maire (qui a dit « favoritisme » ?), avec cette déclaration qu’il a réussi l’exploit d’articuler sans pouffer de rire :
Comme nous l’avons vu, notre ministre est bien parti pour ne jamais nous permettre d’apercevoir le début de la queue d’une baisse du niveau des prélèvement obligatoires ou des transferts sociaux. Cependant, il a l’air de penser que s’il continue de faire comme ses prédécesseurs tout en martelant qu’en même temps, le changement, c’est maintenant, les électeurs devraient finir par y croire. L’art du grand écart dans toute sa splendeur.
Encore un petit effort monsieur le ministre…
Ceux qui manquent de pratique mémotechnique
Il est vrai que j’ai peut-être favorisé Bruno Le Maire au détriment de Laurent Wauquiez. Mais je voyais mieux ce tweet figurer dans la rubrique « absences passagères ». Pas vous ?
A en croire Laurent Wauquiez, seule la gauche a été au pouvoir au cours des 40 dernières années, et le président des Républicains n’a jamais participé à un gouvernement… Je me trompe peut-être, mais je n’ai pas les mêmes souvenirs. Ce genre de trou de mémoire n’est sans doute pas aussi grave qu’oublier d’applaudir le président de la République lorsqu’il reprend sa respiration pendant un discours devant le Congrès. Non mais franchement…
Cela est en effet très grave, mais à mon avis pas suffisamment pour terminer numéro 1 de cette rubrique ! La première place revient en effet à André Chassaigne, membre du Parti communiste français et député du Puy-de-Dôme, pour la déclaration suivante au sujet de l’attitude de la majorité dans le cadre de l’affaire Benalla :
Voici mon extrait préféré de cette tirade sur l’importance de la vérité en politique : « En réduisant votre fonction à une appartenance suprême pour en faire un petit instrument de guerre parlementaire, vous croyez marcher vers votre salut, mais vous courez vers votre servitude ! » Quand on a quelques souvenirs d’Histoire en mémoire, cela ne manque pas de sel :
Avec une telle sortie, André Chassaigne défait tous ses challengers par K.O. Voilà qui vient clôturer notre série de billets ambiance classe d’école. Je vous propose de nous retrouver bientôt pour parler du rapport qu’entretiennent les politiques avec la vérité…
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