Le peuple sera-t-il le grand oublié et le mal-aimé du quinquennat Macron? Plusieurs signaux laissent à penser que, si le peuple n’a pas manifesté d’engouement pour Macron, ce dernier le lui rend bien!
L’ère Macron sera-t-elle une ère sans peuple, centrée uniquement sur les élites? On peut commencer à le craindre.
Le peuple, trop bête pour comprendre le Président?
Il y a d’abord eu cette étrange annonce, où Emmanuel Macron a décidé de parler avant son Premier Ministre dans un Congrès improvisé, en même temps qu’il annonçait qu’il n’y aurait pas d’interview le 14 juillet. Il faut quand même être d’une sacrée mauvaise foi pour ne pas voir que l’opération a tout d’un recentrage de notre gouvernance sur les élites.
D’ailleurs, l’Élysée a sans complexe craché le morceau: pas d’interview, car les Français ne pourraient pas comprendre le Président. Les Français trop bêtes pour s’élever au niveau de la pensée jupitérienne, il fallait l’oser.
Toujours est-il que, cette année, les Français n’auront pas entendu leur Président répondre à des questions « citoyennes » sur sa politique générale, et ils devront se contenter d’écouter sans droit d’adresse.
Drôle de conception de la démocratie!
Des états généraux sans le peuple?
Le ministre des Comptes Publics, Gérald Darmanin, en a rajouté une couche de son côté en annonçant des états généraux des comptes publics… sans le peuple.
Voici la composition des états généraux détaillée par le jeune ministre manifestement mal informé des sujets qu’il évoque:
« les parlementaires, les représentants des collectivités territoriales et des organismes de Sécurité sociale, les partenaires sociaux » ainsi que des personnes de la société civile.
Des États Généraux avec des personnes choisies par le pouvoir! mmmm… on adore cette conception de la démocratie. Elle est très prometteuse.
Affirmant qu’il ne fallait pas y voir un « refus d’obstacle » du chef de l’Etat, qui n’a donné aucune interview depuis son élection, ses équipes expliquent tranquillement ce silence par le fait que la « pensée complexe » du président se prêterait mal à l’exercice.
Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog