La révolution prolétarienne proposée par Nathalie Arthaud et Lutte Ouvrière (LO) est-elle un moment sympathique de solidarité et de libération des travailleurs, ou bien le prétexte inquiétant à la légitimation d’une violence politique exercée par quelques figures autoproclamées représentantes des prolétaires, au nom d’une dictature sombre ? L’impressionnante sortie de Nathalie Arthaud sur les menaces physiques dont François Fillon fait l’objet de la part des djihadistes en dit long sur la conception de la justice et de l’Etat de droit en vigueur à Lutte Ouvrière.
Nathalie Arthaud doute de l’existence de la menace terroriste
On regardera donc avec intérêt cette séquence hallucinante où la candidate de LO semble douter de l’existence de la menace terroriste qui pèserait sur certains candidats:
Donc, on résume: s’agissant d’une question de sécurité dans l’organisation du scrutin, la candidate de LO argumente par allusions, phrases commencées mais pas finies, par insinuations sur la réalité de la menace. « Apparemment », il y aurait une menace. Voilà qui laisse quand même perplexe. On attendrait d’une candidate à une élection présidentielle qu’elle tienne un discours clair sur la nécessaire sérénité du scrutin. Manifestement, l’existence de la menace ne lui paraît pas fondée (peut-être nous expliquera-t-elle bientôt que les morts de Charlie Hebdo ou du Bataclan sont des inventions bourgeoises pour nuire aux prolétaires musulmans).
Pour le reste, elle ne se sent manifestement pas solidaires des candidats menacés. Sa solidarité à elle va aux travailleurs, et elle n’a manifestement aucune compassion pour les « bourgeois », lorsque leur vie est mise en péril pour des motifs politiques. Voilà qui va mieux en le disant. Pour qu’on en finisse avec le mythe des gentils gauchistes démocrates face aux méchants fascistes qui veulent la dictature.
Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog