S’il existe bien une posture que les Français ne supportent plus de la part de nos politiques, c’est celle qui consiste à critiquer systématiquement ce que fait l’autre camp, sans le moindre discernement.
Par exemple, quand la droite s’oppose à la Loi Macron alors qu’elle est plutôt bien perçue par les entrepreneurs. Ou quand la gauche présente un projet de loi très sécuritaire après avoir rejeté en bloc tout ce qui était proposé dans ce domaine par l’équipe Sarkozy, les Français désespèrent de leurs dirigeants.
La réforme du collège cristalise les tensions
Actuellement, c’est le projet de loi porté par la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem qui cristallise les tensions. Les charges contre le texte sont globalisantes, caricaturales, parfois même à côté de la plaque. On sent l’UMP animée par un désir de cogner, de faire de cette loi et de la femme qui la porte un symbole de la gauche qui renonce. A quoi ? Aux lumières, au latin et au grec, aux langues vivantes…. En résumé, au savoir. Et donc, pas de quartier, pas de nuances, en avant les éléments de langage !
Une réforme mal expliquée
De son côté, le gouvernement explique très mal la nécessité de certaines orientations qui déstabilisent les élèves et leurs parents. Prenons la suppression des 6e bilangues. NVB affirme que l’enseignement de l’allemand ne perdra pas au change puisque le choix d’une seconde langue deviendra obligatoire dés la 5e au lieu de la 4e. Et donc que l’on aura plus encore qu’aujourd’hui d’élèves germanophones contrairement à ce qui est asséné par les détracteurs de cette disposition.
La société française en pleine inertie
Mais pourquoi ne pas avoir maintenu les classes bilangues pour les élèves à fort potentiel tout en permettant aux collégiens de choisir une deuxième langue dés la 5e ? On l’ignore. Nul doute qu’une vieille idéologie égalitariste préside à ce genre de décisions. Ainsi, va –ou plutôt ne va pas- notre débat politique. Vain, sans contenu, sans pédagogie. Il ne fait qu’une heureuse : l’inertie de la société française qui ralentit la croissance, les investissements et, en bout de chaîne, l’emploi.