Alors que les crises humanitaires se multiplient, les engagements pris par les Etats lors du 7ème Forum Mondial de l’Eau qui se déroule actuellement en Corée du Sud n’ont pas été à la hauteur des enjeux auxquels font face les ONG.
Une déception pour Action contre la Faim, Secours Islamique France et Solidarités International qui rappellent l’importance de lier systématiquement la réponse humanitaire à l’agenda du développement.
Mieux prendre en compte les changements climatiques
Le 13 Mars 2012, lors de l’édition précédente du Forum Mondial de l’Eau à Marseille, les Etats avaient ratifié une déclaration d’engagements affirmant pour la première fois de manière explicite la dimension cruciale du secteur Eau, Assainissement et Hygiène dans les réponses humanitaires. En effet, le développement des stratégies nationales de prévention des crises ainsi que la coordination des actions et le financement des projets permettent le passage de l’urgence au développement.
Cette prise de conscience n’a malheureusement pas été suffisamment réitérée cette semaine en Corée du Sud. La déclaration ministérielle de ce forum met l’accent sur le changement climatique et l’innovation technique, des enjeux plus actuels et plus politiques dans la perspective des négociations de la COP21 qui se tiendra à Paris, en décembre. Les ONG humanitaires, fortement engagées dans la réponse aux crises, soutiennent bien sûr tout engagement constructif pour une meilleure prise en compte de la gestion des changements climatiques, afin d’en minimiser l’impact auprès des plus vulnérables. Nous pensons également qu’une innovation pérenne et adaptée aux contextes les plus contraignants et aux populations les plus isolées est souhaitable.
Mais ne pas réduire les victimes du manque d'eau aux problèmes climatiques
Néanmoins, réduire les crises humanitaires à la seule composante du climat revient à oublier les cinq sixième des victimes de ces crises, dont le nombre est estimé chaque année à 300 millions de personnes. Action contre la Faim, Secours Islamique France, Solidarités International souhaitent donc fermement réaffirmer :
- L’importance d’une coordination entre tous les acteurs, dans le cadre de la Réforme Humanitaire
- La nécessité de renforcer le lien entre urgence, reconstruction et développement, autant au niveau opérationnel que financier
- Le besoin d’accompagner les Etats dans les processus de résilience et de prévention des risques qu’ils adoptent afin de mieux anticiper les crises.
Les ONG humanitaires attendent des Etats un engagement fort sur ces enjeux lors des prochaines grandes échéances internationales que sont la Conférence des Nations unies sur le financement du Développement d’Addis Abeba en juillet, la Conférence de l’Assemblée Générale des Nations unies en septembre et la COP21 en décembre.