Le second tour des élections départementales est comme prévu une lourde défaite pour les socialistes au pouvoir.
Pour la troisième élection intermédiaire depuis le début du mandat de François Hollande, les électeurs ont dit leur déception de la politique menée en se tournant vers la droite, massivement vers le front national ou en se réfugiant dans l'abstention.
Des résultats favorables au FN
Dans le canton de Villiers-le-Bel qui inclut Gonesse, la ville dont je suis maire, la liste du parti socialiste gagne avec 60,84 % des suffrages face au front national. Le contraste est saisissant entre le vote dans les deux villes marquées par un fort taux d’abstention et un vote majoritairement de gauche et les résultats dans les cinq villages périurbains qui les environnent caractérisés par une participation plus élevée et des résultats partout favorables au front national au second tour (près de 80% à Bouqueval).
Le manque de résultats du gouvernement à l'origine du désaveu
Il m'apparaît une nouvelle fois que le manque de résultats du gouvernement sur le front du chômage est à l'origine du désaveu des électeurs pour le parti socialiste. Je souscris à la déclaration de Martine Aubry qui a dit: « nous attendons du président de la République qu’il amplifie encore l’effort pour que la croissance soit là […] et aussi pour que la gauche sache se réunir mieux qu’elle ne l’a fait sur le fond, car on ne peut pas se réunir si on n’est pas d’accord sur le fond ». La sanction des élections départementales s’explique d’abord par l’échec économique et social de l’exécutif. La division de la gauche en est une conséquence et non une cause. Le rassemblement suppose que l’on soit d’accord comme nous l’étions en 2012 sur la base des engagements de François Hollande. Les députés frondeurs dont je fais partie proposent un contrat de rassemblement pour renouer avec les engagements présidentiels car nous souhaitons la réussite de la gauche maintenant et en 2017.
Un nouvel avertissement pour l'exécutif
Une réorientation de la politique économique et sociale nécessaire pour rassembler la gauche ne sera cependant pas suffisante pour rassembler une majorité de Français. La crise culturelle de la société française est aussi le moteur de l’enracinement du front national. Depuis le sursaut républicain du 11 janvier, on assiste à la poursuite des débats identitaires avec une gauche toujours aussi timide et divisée sur une application assumée de la laïcité, une droite qui fait de la surenchère et un front national qui récupère la laïcité en la pervertissant pour stigmatiser. Des choix clairs doivent être faits par le gouvernement et sa majorité sur cette question essentielle. Le sens de ce nouvel avertissement pour l’exécutif m’apparaît être au-delà des choix partisans une demande très forte de la part des Français de plus de cohésion sociale indispensable pour retrouver plus de cohésion nationale.