La droite l'emporte, certes, mais bien plus par défaut que par adhésion à son projet. La gauche est durement sanctionnée, comme elle l'avait été aux municipales et aux européennes.
La Gauche a deux ans pour modifier sa trajectoire politique
Elle dispose de moins de 2 ans pour modifier sensiblement sa trajectoire politique, faute de quoi elle le sera encore en 2017, avec des conséquences bien plus lourdes qu'aujourd'hui. L'abstention même si elle a d'abord frappée l'électorat de gauche soulignant un désenchantement, reste d'une manière plus général un phénomène très préoccupant, révélateur d'une profonde crise de la démocratie.
Ne pas minorer la poussée du FN
Concernant le score du FN je ne partage pas les analyses qui minorent sa poussée. Et si je me réjouis que l'extrême droite ne soit pas parvenue à conquérir d'exécutifs départementaux, je constate qu'elle est la seule force à progresser. Or c'est sur le terreau de la désespérance sociale, de la colère face aux promesses non tenues que le FN progresse et s'enracine dans les territoires. Si ces causes demeurent, alors il peut encore gagner du terrain et parvenir à faire sauter le fameux "plafond de verre" qui contient, relativement, son avancée.
S'engager avec les valeurs de gauche
Nous pouvons d'ailleurs dès à présent constater combien le pire de l'extrême droite - racisme, xénophobie, islamophobie, antisémitisme - se répandent et se banalisent. C'est pourquoi, même s'il est indispensable, le combat sur les valeurs républicaines ne peut suffire, seul, à éloigner durablement le danger. C'est sur le front de l'emploi, du pouvoir d'achat, de l'avenir de la jeunesse que se joue l'essentiel.
Deux ans c'est peu pour inverser radicalement la tendance, mais j'ai la conviction que c'est encore possible. La majorité et l'exécutif doivent s'engager dans cette voie avec nos valeurs : celles de la gauche.