Manuel Valls, sur des accents de vierge effarouchée, s'indigne sur le fait que le Front national est en passe de devenir le premier parti de France alors que le Parti socialiste, depuis François Mitterrand, a tout fait pour introduire le FN dans le jeu politique français afin d'empêcher la droite de venir au pouvoir et que la droite est tombée systématiquement dans ce piège diabolique.
FN : une diabolisation hypocrite
Pourtant, ceux qui me lisent savent bien que je ne suis pas tendre avec les thèses anti-libérales du parti de Marine Le Pen, mais cette dénonciation et diabolisation sentent trop les parfums de l'hypocrisie pour ne pas être dénoncées. Car la gauche française a fait le lit du FN pour s'assurer le pouvoir, en empêchant toute alliance entre la droite et le FN alors que la gauche ne s'interdit jamais des alliances de circonstances avec l'extrême-gauche. Et la droite la plus stupide du monde est tombé dans ce piège fatal.
L'immobilisme de la gauche responsable de la montée du FN
Parvenue au pouvoir, la gauche n'a jamais entrepris les réformes qui s'imposent à notre pays. Si elle l'avait fait, j'aurai applaudi des deux mains même si je ne partage pas les thèses du parti socialiste. Les réformes n'ayant été faites ni par la droite, ni par la gauche, il était naturel que les électeurs finissent par se retourner vers le FN, parti vierge de tout exercice du pouvoir, même si le FN ne fera jamais les réformes attendues considérant son programme économique dépassé et arriéré.
La faillite des institutions démocratiques
C'est pourquoi ces incantations grotesques sont pour le moins choquantes : Manuel Valls a "peur que le pays se fracasse sur le FN" mais je pose une simple question : qui a conduit le navire France, depuis plus de trois décennies ? Qui a maintenu la barre vers l'iceberg pourtant longtemps annoncé sans jamais changer de directionn alors que l'issue était fatale ? Quand je parlais de l'impasse française, je ne pensais pas (mais je le redoutais) si bien dire : nous avons eu le "choix" entre une droite qui a défailli, une gauche qui a menti et il reste un parti qui va nous trahir. Sur fond de crise économique structurelle, faute d'avoir pris les mesures structurelles qui s'imposent, nous assisterons maintenant à la faillite des institutions démocratiques.
Article publié initialement sur le blog de Jean-Louis Caccomo