Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a pris la parole lors de la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Elle a exprimé son inquiétude face à la situation actuelle et a appelé à une grande mobilisation.
La 14e journée de mobilisation contre la réforme des retriate
Sophie Binet a souligné l'importance de cette journée de mobilisation. "Le simple fait qu'elle existe, après six mois de mobilisation, c'est déjà incroyable et exceptionnel", a-t-elle déclaré. Malgré les revers parlementaires et la promulgation de la réforme des retraites, elle refuse de parler de défaite.
Selon un sondage YouGov pour Le HuffPost, 54% des Français continuent de réclamer le retrait de la loi. Binet a souligné que cette journée de mobilisation serait importante et que le simple fait qu'elle existe est déjà incroyable et exceptionnel. Elle a également exprimé son espoir de voir entre 700 000 et 1 million de personnes dans la rue, ce qui serait un chiffre inédit après 14 journées de mobilisation.
La lutte continue et les parlementaires ne sont pas seuls
Malgré la publication des décrets d’application sur le recul de l’âge de départ, Binet refuse d'admettre la défaite. "Le gouvernement continue le passage en force et claque au nez toutes les portes de sortie que l'on trouve", a-t-elle déclaré. Elle a également dénoncé les "basses manœuvres antidémocratiques" pour empêcher les députés de voter le 8 juin 2023 sur la proposition de loi pour abroger la réforme en faisant usage de l'article 40 d e la Constitution.
Jean-Christophe Delprat, secrétaire fédéral à Force ouvrière (FO) transports et logistique, en charge du secteur de la RATP, partage l'avis de Binet. Il estime que "tant qu'il y aura du mécontentement, la lutte sera présente car on ne peut pas humilier les Français de cette façon". Il prévient que si le gouvernement persiste, une grève à la RATP, entre autres, ne serait pas la bienvenue lors des Jeux olympiques 2024.
Les syndicats regardent vers l'avenir
Les syndicats, qui avaient quelque peu perdu de leur superbe ces dernières années, semblent avoir repris du poil de la bête avec la réforme des retraites. "L’intersyndicale a bien fonctionné", note Michel Wieviorka, sociologue. "Le mouvement social a généré un pouvoir politique et social qui peut être favorable aux syndicats pour de futurs débats", ajoute Stéphane Sirot, historien spécialiste des mouvements sociaux.
Si faire reculer le gouvernement aujourd'hui sur cette réforme précise semble illusoire, les syndicats préparent la suite. Le gouvernement prévoit de nouvelles réformes, notamment une future loi Travail. Et peu de chances qu’elle passe dans le calme si l’exécutif reste sourd à la contestation, prévient ainsi Jean-Christophe Delprat : « La colère va rester ancrée. Le gouvernement va avoir besoin d’une concorde sociale, il va avoir besoin de nous, notamment pour les Jeux olympiques 2024. »