Le Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) fait face à un tournant majeur avec le départ de Geoffroy Roux de Bézieux à la présidence de l’organisation patronale. Après un mandat de trois ans, marqué par des réformes et des négociations complexes, le dirigeant laisse derrière lui un bilan contrasté. Alors que la bataille pour sa succession fait rage dans les coulisses, le MEDEF se prépare à de potentielles évolutions qui pourraient redessiner le paysage économique français.
Départ de Geoffroy Roux de Bézieux à la Présidence du MEDEF : bilan, successeurs et évolutions à venir
Geoffroy Roux de Bézieux : un bilan en demi-teinte
Durant son mandat, Geoffroy Roux de Bézieux a fait preuve d'un leadership affirmé, cherchant à moderniser le MEDEF et à le rendre plus en phase avec les enjeux économiques contemporains. Il a notamment axé son action sur la transformation numérique, la transition écologique et la réforme du marché du travail.
Cependant, son bilan est teinté de résultats mitigés. Malgré des efforts pour améliorer l'image du patronat, le MEDEF reste souvent perçu comme une organisation éloignée des préoccupations sociales. Le dirigeant n'a pas réussi à renforcer suffisamment le dialogue avec les syndicats et à promouvoir un dialogue social constructif. Certains ont également critiqué sa proximité avec le pouvoir politique, estimant que cela a pu nuire à l'indépendance de l'organisation.
De plus, plusieurs dossiers emblématiques n'ont pas abouti comme espéré. La réforme de l'assurance-chômage, par exemple, a été retardée et confrontée à des contestations. De même, la loi Pacte, qui visait à stimuler la croissance des entreprises, a été jugée insuffisante par certains observateurs.
La bataille de succession
Alors que Geoffroy Roux de Bézieux tire sa révérence, une bataille de succession s'engage au sein du MEDEF. Deux noms émergent déjà en coulisses : Dominique Carlach et Patrick Martin. Chacun incarne une approche différente et représente des sensibilités distinctes au sein de l'organisation patronale.
Dominique Carlach, actuellement vice-présidente déléguée du MEDEF, est perçue comme une figure capable de fédérer les différentes sensibilités au sein de l'organisation. Sa connaissance approfondie des dossiers économiques et sociaux lui confère une légitimité certaine. Cependant, elle devra faire face à la volonté de renouvellement exprimée par certains membres du MEDEF.
De son côté, Patrick Martin, président de la Fédération des Entreprises de Propreté, est considéré comme un homme de terrain, à l'écoute des préoccupations des petites et moyennes entreprises. Son expérience de terrain pourrait lui permettre de renforcer le lien entre le MEDEF et la réalité économique des entreprises françaises.