Alors que la France se remet des émeutes qui ont enflammé le pays, le Rassemblement National (RN) prend une position ferme contre le projet de loi d’urgence. Une loi qui, pourtant, vise à simplifier et accélérer la reconstruction et la réparation des dégâts.
Loi d’urgence pour la reconstruction post-émeutes : le RN est contre
De nombreux dégâts après les émeutes
Les émeutes qui ont éclaté à la suite de la mort tragique de Nahel, un jeune de 17 ans tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre, ont laissé des traces profondes dans plus de 500 communes françaises. Ces violences ont entraîné des dégradations majeures, touchant commerces, mairies, écoles et postes de police. Selon les estimations des assureurs, les dégâts se chiffreraient à près d’un milliard d’euros. Le gouvernement, en réponse, a proposé un projet de loi d'urgence pour accélérer la reconstruction des zones touchées.
Le Sénat a rapidement adopté ce projet de loi, mardi 18 juillet 2023. Il autorise le gouvernement à intervenir par ordonnance sur trois aspects majeurs : l'urbanisme pour faciliter la reconstruction, la commande publique pour accélérer les procédures d'appel d'offres, et le cadre des subventions versées aux collectivités locales. Toutefois, ce texte est perçu par certains comme une réponse incomplète, ne traitant que les conséquences et non les causes profondes des émeutes.
Loi d’urgence : la position opposée du RN
Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, a exprimé de vives critiques à l'égard de ce projet de loi. Elle l’a qualifié de « véritable honte » le 19 juillet 2023, dans une conférence de presse. Elle regrette notamment l'absence du principe de « casseur-payeur », suggérant que les auteurs des dégradations devraient être financièrement responsables des dommages causés.
« Nous ne supportons plus, comme des millions de Français, que l'on traite ces émeutes comme une catastrophe naturelle », a déclaré le président du Rassemblement National. « Ce sont les auteurs qui doivent payer, s'il le faut jusqu'à la fin de leurs jours. »
Outre cette critique, Marine Le Pen a également présenté un « grand plan » du RN pour « reconquérir les territoires perdus » et renforcer les moyens anti-émeutes. Parmi les mesures proposées figurent l'arrestation systématique des émeutiers, la levée de l'excuse de minorité pour les récidivistes, et la suppression des allocations familiales pour les parents de mineurs délinquants. Un point sur lequel le gouvernement s’est fortement opposé. Elle a également évoqué la nécessité de renforcer l'autorité de la loi et de redonner des moyens aux forces de l'ordre.
Loi d’urgence : les propositions alternatives du RN
Face à la situation, le RN propose une série de mesures pour répondre à la fois aux conséquences immédiates des émeutes et à leurs causes sous-jacentes. L'accent est mis sur la restauration de l'autorité, la reconquête des territoires et la cohésion nationale. Marine Le Pen insiste sur la nécessité de « traiter au fond une situation inflammable », évoquant les défis posés par les émeutes. Selon elle, « ces hordes sauvages ont déclaré une guerre de territoire à nos institutions et même à la France ».
Parmi les solutions avancées, le RN propose l'expulsion des émeutiers étrangers, des poursuites pénales contre les parents défaillants, et une présomption de légitime défense pour les forces de l'ordre. Marine Le Pen a également souligné la nécessité d'interdire les prises de position politiques des syndicats de magistrats. Ou, selon ses termes, interdire « la harangue séditieuse d’un syndicat politisé de magistrats ».