La réforme judiciaire en Israël, portée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, suscite de vives tensions. Alors que les manifestants se mobilisent en masse, le pays est plongé dans une crise politique et sociale sans précédent.
Réforme judiciaire en Israël : des manifestations enflamment le pays
Une réforme qualifiée d'anti-démocratique
La réforme judiciaire, présentée en janvier, est au cœur des préoccupations en Israël. Elle vise à restreindre la capacité de la Cour suprême à annuler certaines décisions gouvernementales jugées « déraisonnables ». Pour le gouvernement Netanyahu, cette mesure est nécessaire pour rééquilibrer les pouvoirs et contrer ce qu'il considère comme une ingérence de la Cour suprême. Cependant, de nombreux opposants y voient une menace pour la démocratie, craignant une dérive autoritaire.
Les manifestations contre cette réforme se sont intensifiées, notamment avec une marche historique de cinq jours entre Tel-Aviv et Jérusalem. « Il y a tellement de gens à Jérusalem et pourtant nous sommes énormément de personnes ici. De tous les âges, des parents avec des jeunes enfants, des bébés dans les bras, mais aussi des personnes âgées avec des déambulateurs, c’est très émouvant », témoigne une participante. De plus, environ 10 000 réservistes de l'armée israélienne menacent de suspendre leur service volontaire si la Knesset adopte le projet de loi. La réforme judiciaire en Israël a également suscité des réactions à l'international. Les États-Unis ont qualifié le vote de « malheureux », tandis que le Royaume-Uni a appelé Israël à maintenir l'indépendance de sa justice. Ces réactions montrent l'ampleur de la crise et l'inquiétude grandissante quant à l'avenir de la démocratie en Israël.
Des manifestions qui bouleversent le pays
La contestation ne se limite pas aux manifestations. Des médecins ont entamé une grève de 24 heures et des journaux ont affiché une première page noire en signe de protestation. La crise a également touché l'armée. Des milliers de réservistes volontaires menacent de ne pas se présenter au service si la réforme aboutit. D'ex-cadres de l'armée ont prévenu que les capacités de défense d'Israël pourraient être affectées.
L'opposition accuse Netanyahu de vouloir utiliser cette réforme pour atténuer un éventuel jugement à son encontre, lui qui est en procès pour corruption. En réponse, Netanyahu a exprimé son souhait de négocier avec l'opposition sur la suite du projet de réforme. Les manifestations ont rassemblé des Israéliens de tous horizons. « Je n'aurais jamais imaginé que cela puisse arriver en Israël », confie Kalanit, une manifestante. « Les gens perdent des jours de travail, du temps avec leur famille, leurs loisirs, des heures de sommeil… Cela fait des semaines qu’on ne dort pas. C’est très important pour nous, très important ! » La mobilisation s'est également étendue à d'autres secteurs. L'ordre israélien des docteurs a appelé à une grève de 24 heures dans tout le pays, sauf à Jérusalem. Ces réactions montrent l'ampleur de la crise et l'inquiétude grandissante quant à l'avenir de la démocratie en Israël.