Suite au récent remaniement gouvernemental, Pap Ndiaye, ex-ministre de l’Éducation nationale, a quitté son poste. Ses déclarations récentes évoquent une pression de l’extrême droite et une vision de son départ comme un « trophée de chasse ». Retour sur les événements qui ont marqué cette période tumultueuse.
Départ de Pap Ndiaye : pour l’ancien ministre « rien ne justifie… »
Un départ aux allures de « trophée de chasse »
Pap Ndiaye, après avoir été à la tête du ministère de l'Éducation nationale, a été remplacé par Gabriel Attal lors du dernier remaniement. Selon ses dires, les attaques constantes venant de la droite et de l'extrême droite ont joué un rôle crucial dans cette décision. Ndiaye confie également qu'il n'a pas été « suffisamment tacticien » pour se maintenir dans le jeu politique, malgré son engagement et sa passion pour l'éducation. Sa carrière d'historien universitaire, axée sur la place des personnes non-blanches en France et aux États-Unis, ainsi que sur les discriminations, a été marquée par des mois qu'il décrit comme les plus « âpres de sa vie ».
Dès son arrivée au ministère, Ndiaye a été la cible d'attaques incessantes, notamment en raison de ses prises de position avant son mandat ministériel. Ces attaques, souvent qualifiées de « wokisme », « islamo-gauchisme » ou « indigénisme », ont été perçues par l'ex-ministre comme une « avanie permanente » de « forces obscures ». Il déclare : « Je suis identifié comme un homme de gauche, engagé sur les questions de l’antiracisme, de la lutte contre les discriminations, tout ce que l’extrême droite abhorre. Et je suis un homme noir. Ce facteur combiné aux deux autres est insupportable pour l’extrême droite ».
Les déclarations polémiques de l’ancien ministre
L'une des déclarations les plus marquantes de Ndiaye a été lorsqu'il a qualifié la chaîne CNews d'être « très clairement d'extrême-droite ». Cette déclaration a suscité de vives réactions, notamment du Rassemblement National (RN) et des Républicains (LR). Toutefois, il a reçu le soutien de la gauche, qui a été plus clémente avec lui qu'avec son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer. Malgré les controverses, le président de la République a défendu la « liberté d'expression » de Ndiaye.
Cependant, les dés étaient jetés. Ndiaye a été remplacé par Gabriel Attal, décrit comme un « pur politique ». Malgré son départ, Ndiaye n'envisage pas de mettre fin à sa carrière politique. Il déclare : « J’ai besoin d’être en retrait, mais la vie est longue ». Aujourd'hui, il se prépare à déménager à Strasbourg pour assumer pleinement son nouveau rôle de représentant au Conseil de l'Europe.