L'OTAN n'a jamais été aussi prisé. Alors que le conflit en Ukraine fait rage, des nouvelles demandes d'adhésion sont portées à Bruxelles. Mercredi 18 mai 2022, la Suède et la Finlande affirment officiellement vouloir rejoindre l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord.
«Les intérêts de la sécurité de tous les alliés doivent être pris en compte et nous sommes déterminés à examiner toutes les questions et à parvenir rapidement à des conclusions», affirme Jens Stoltenberg aux ambassadeurs finlandais et suédois. Pour eux, l'adhésion doit être rapide. Mais c'est sans compter sur le veto de la Turquie dans les négociations.
Un blocage turc incessant
«Ankara ne cèdera pas», a affirmé le président turc Recep Tayyip Erdogan. Accusant la Suède d'être la «pépinière d'organisations terroristes», la Turquie s'oppose à cette adhésion. Pour que de nouveaux membres fassent leur entrée au sein de l'OTAN, il faut l'unanimité des membres de l'Alliance, au nombre de 30. Ce qui pour l'instant n'est pas le cas puisque la Turquie refuse même une déclaration de l'OTAN approuvant les demandes d'adhésion des deux pays. Pourtant, à Bruxelles on reste serein, «à l'Otan on trouve toujours des solutions», explique un diplomate européen. Et il n'y a pas que la Turquie qui donne du fil à retordre aux membres de l'OTAN. Vladimir Poutine a affirmé qu'en cas de construction de structures militaires près de la frontière russe, «il y aura une réponse».
La fin d'une politique de non-alignement
Que ce soit la Finlande, par la signature en 1984 à Helsinki, d'une sorte de politique de non-alignement voulue par Moscou, et la Suède, non alignée depuis 1814, malgré quelques opérations extérieures, cette demande officielle d'adhésion à l'OTAN marque la fin d'une politique de non-alignement. Avec la situation en Ukraine, la Suède a livré pour la première fois depuis 1939 des armes à un pays en guerre. Bien que les deux nations soient déjà en partenariat avec l'OTAN, l'intégrer officiellement les assure d'une protection immédiate en cas d'attaque extérieure. Quant à l'OTAN, l'adhésion de la Suède et de la Finlande lui offre une position stratégique de choix au nord de l'Europe.
Pour la Macédoine du Nord, la procédure d'adhésion avait duré un an. Si la Turquie finit par céder, les deux pays espèrent un traitement aussi rapide, voir plus. Jens Stoltenberg espère lui aussi «conclure vite».