Le projet de loi Immigration de Gérard Darmanin sera déposé le 6 novembre 2023 devant le Sénat pour être discuté à l’Assemblée nationale au début de l’année 2024. L’opposition se met en ordre de bataille. Aurélien Pradié, en tête pour le parti Les Républicains, appelle sa famille politique à déposer, ne cas de nécessité, une motion de censure.
Loi Immigration : motion de censure, dernier espoir des LR ?
Tensions autour du projet de loi sur l'immigration
Prévu pour être examiné au Sénat le 6 novembre 2023, puis à l'Assemblée nationale début 2024, le projet de loi sur l'immigration du ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin suscite de vives tensions au sein de la classe politique. Les partis s’organisent dans l’opposition.
Très attendu, il s’agit en effet d’un des sujets politiques les plus sensibles en France. Le projet de la loi Immigration proposé par Gérard Darmanin tente de répondre aux besoins économiques que suscite l’immigration, et d'intégrer de nouveaux impératifs d'intégration et de cohésion sociale. Le calendrier politique a connu différents revirements, poussant la Première ministre à reporter, en avril dernier, le dépôt du texte de loi devant le Sénat à novembre 2023. Si le projet tente de tendre la main à la fois à la gauche et à la droite, personne n’en est satisfait finalement. Même au sein de la majorité présidentielle, le texte ne fait pas l’unanimité.
Motion de censure : dernier espoir pour les LR ?
Les Républicains, avec Aurélien Pradié en tête, estiment que le texte actuel ne répond pas aux attentes et aux enjeux du pays. L'une des mesures visées par l'ancien chef de file du parti LR est notamment celle de la régularisation des travailleurs clandestins dans les secteurs en tension. Si cette mesure est qualifiée d'"humaniste" par une partie de la macronie et de la gauche , elle estvivement critiquée par la droite LR et celle du Rassemblement national.
Lors d’un entretien donné aux confrères de Le Parisien ce lundi 11 septembre, Aurélien Pradié est clair sur sa position : il n'est pas satisfait du projet de loi sur l'immigration ni du budget. C'est pourquoi, il a appelé les membres de son parti à envisager sérieusement le dépôt d'une motion de censure contre le projet de loi sur l'immigration et éventuellement sur le budget. Il justifie cette recommandation par la nécessité, pour sa famille politique, d'assumer pleinement son rôle d'opposition. Pour lui, l'enjeu est même vital pour sa famille politique puisqu’il en va de sa « crédibilité politique » du parti LR. Il souligne : « Les Français ne comprendraient pas que nous nous ramollissions (...) Toute collusion avec Emmanuel Macron nourrit la radicalité de Le Pen et Mélenchon » et ajoute : « Certains de mes amis se sont mis en tête que nous pourrions devenir, à LR, les héritiers électoraux d’Emmanuel Macron. C’est une faute et une impasse. Il y aura toujours de meilleurs héritiers au macronisme que nous ». Plusieurs membres du parti, dont Olivier Marleix et Bruno Retailleau, ont apporté leur soutien à sa proposition.
La classe politique se met en ordre de bataille, les débats qui s'annoncent plus qu'animés...