Près de quatre ans après son lancement en 2019, la secrétaire d’État à la Jeunesse, Prisca Thevenot, relance l’initiative du gouvernement de rendre le Service national universel obligatoire.
Service national universel : vers une généralisation prochaine?
Service national universel : entre initiative et inaction, le gouvernement peine à choisir
Ce mardi 19 septembre 2023, Prisca Thevenot, secrétaire d'État à la Jeunesse, a ravivé la flamme du débat sur la généralisation du SNU. Mais ne vous y méprenez pas, ce n'est pas pour tout de suite, il s'agit d'une « montée en puissance », a-t-elle insisté auprès de nos confrères de Brut et de Franceinfo. Laissé dans un carton depuis des années, Prisca Thevenot relance l'initiative du gouvernement de faire du Service national universel (SNU) un « passage républicain pour toute une génération ».
Toutefois, malgré son enthousiasme, la secrétaire d'État à la Jeunesse indique qu'aucun projet de loi n’est prévu dans l’immédiat sur l'agenda gouvernemental. Avant toute chose, « nous devons faire un pas de côté pour regarder comment travailler les modalités pour aller vers une généralisation, mais également faire un pas de co-construction avec les jeunes pour que cette politique publique soit leur politique publique », justifie-t-elle. La démarche du gouvernement vise aussi à dissiper les malentendus et les caricatures autour du SNU. « L’enjeu du moment est surtout de rappeler ce qu’est réellement le service national universel. Aujourd’hui, force est de constater qu’il est mal compris et souvent caricaturé », dixit la secrétaire d'État à la Jeunesse, faisant écho à ses précédentes déclarations du 4 août. Dans ces dernières elle admettait les positions fluctuantes du gouvernement sur le sujet : il aurait « rien de pire » que de contraindre un jeune à faire le SNU. Il faut que celui-ci soit « volontaire et voulu ».
Les défis du SNU : entre financement et approbation des jeunes
En effet, depuis son introduction, le SNU peine à convaincre les jeunes. Seuls 45.000 jeunes sur les 800.000 éligibles se sont portés volontaires en 2023. En plus de ne pas attirer les jeunes, le coût substantiel du programme, évalué entre 2,4 et 3,1 milliards d'euros par an selon un rapport sénatorial a également soulevé les critiques. Les syndicats enseignants préféreraient que cette somme soit allouée au budget de l'Éducation nationale.
Dans ce contexte, la perspective de généralisation du SNU demeure floue.« Généralisation ne signifie pas précipitation », conclut la secrétaire d'État à la Jeunesse.