« Vert de rage », l’émission phare de France 5 sera diffusée ce lundi 2 octobre 2023. Elle braque ses projecteurs sur la qualité de l’air dans le métro parisien et les résultats de l’enquête sont plus qu’alarmants !
Vert de rage : l’émission qui ne vous fera pas prendre le métro demain !
« Il y a trois fois plus de pollution dans le métro qu'à l'extérieur »
Vous risquez de ne plus prendre le métro après avoir regardé l'émission « Vert de Rage » qui sera diffusée sur France 5 ce lundi 2 octobre 2023. Cette émission a exploré la qualité de l'air dans le métro parisien, et les conclusions sont pour le moins alarmantes : « Il y a deux à trois fois plus de pollution à l'intérieur du métro qu'à l'extérieur dans la ville », a déclaré Martin Boudot, le journaliste qui a été à l'initiative de l'enquête. Une affirmation soutenue par des chiffres irréfutables et des méthodes d'investigation rigoureuses. Des capteurs ont été déployés dans 332 stations du métro parisien (sur 435) pour mesurer la quantité de particules nocives. Des milliers de données ont été recueillies sur une période de huit mois pendant les heures de pointe (18-20 h).
« Dans le métro, on observe des niveaux de métaux lourds relativement préoccupants comme du fer, du manganèse, du nickel. On s'est aperçu que dans certaines stations, on dépassait parfois 20, 25 ou 30 fois les niveaux recommandés par l'OMS pour l'air extérieur. », a déclaré Martin Boudot. Ce type de métaux, inhalé en trop grande quantité, favorise l'apparition de cancers des fosses nasales ou des poumons. Toutefois, Martin Boudot se veut rassurant en raison des grandes disparités entre les stations. Sans surprise, les stations de métro aériennes affichent de meilleurs résultats que les stations souterraines.
Une enquête qui fait (enfin) bouger les lignes
Il n'existe aucune réglementation pour fixer les normes de la qualité de l'air dans le métro. Néanmoins, face à cette enquête accablante, la RATP et l'Île-de-France Mobilités, financées respectivement par la région et le gouvernement, ont déjà annoncé des mesures pour améliorer la qualité de l'air. Sous la direction de Jean Castex, ancien Premier ministre et directeur de la RATP, un budget de 38 millions d'euros sera consacré à l'amélioration de la ventilation du métro parisien. « C'est une bonne chose pour renouveler l'air dans le métro, évacuer les fumées et diminuer la température en sous-sol », a confirmé Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS et contributeur à l'enquête.
De nouveaux filtres ont déjà été mis en place à la station Porte de Clichy. D'autres moyens seront également mis en oeuvre par Île-de-France Mobilités pour réduire l'émission de fer lors du freinage des métros et RER à l'entrée des stations. En plus d'alerter sur la ventilation, l'enquête pointe du doigt les émissions des bouches d'aération. Certaines d'entre elles émettent des concentrations « quatre fois supérieures aux recommandations de l'OMS ». Si le ministre des Transports, Clément Beaune, a reconnu la nécessité de revoir la réglementation sur la qualité de l'air dans les transports, il veut aussi éviter que les parisiens se détournent de ces moyens de locomotion qui représentent « un geste pour l’environnement, et pas un risque pour sa santé ». Présentée le 1er septembre 2023 à la RATP et Île-de-France Mobilités, l'enquête continue. En effet, les chercheurs ont commencé à évaluer les derniers aménagements réalisés par la RATP. C'est le cas notamment de la nouvelle bouche d'aération du port de l'arsenal (ligne 5, une des plus polluées du réseau parisien).
Loin d'être anodine, cette enquête concerne directement les 4 millions de personnes qui empruntent le métro parisien chaque jour. Selon le dernier rapport de Santé publique France, près de 40.000 personnes décèdent chaque année à cause de l'exposition aux particules fines. En plus de l'enveloppe destinée aux nouveaux aménagements du métro, la RATP a collaboré avec Santé Publique France dans le cadre d'une étude épidémiologique sur la santé de son personnel. L'enquête de l'émission « Vert de Rage » a déjà traversé l'Atlantique : Terry Gordon, chercheur new-yorkais et expert médical sur la qualité de l'air dans les transports, a pris contact avec les responsables de l'enquête parisienne pour adapter leur méthodologie au métro new-yorkais. Entre les punaises de lit et la pollution invisible du métro parisien, Paris ne cesse de perdre de sa lumière...