La perspective d’une trêve en Israël suscite le débat. Le général Olivier de Bavinchove, intervenant dans l’émission de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio le 21 novembre 2023, offre une analyse critique.
Et si la trêve en Israël était une mauvaise idée ?
Le général Olivier de Bavinchove dubitatif sur une trêve en Israël
Une trêve en Israël, selon le général Olivier de Bavinchove invité sur Sud Radio, pourrait s'avérer plus bénéfique pour le Hamas que pour Israël. Cette affirmation s'appuie sur la dynamique militaire et stratégique actuelle. Comme le général l'exprime, « La trêve ne se justifie pas d'un point de vue militaire pour Israël ». Israël, avec sa supériorité militaire manifeste, notamment celle de Tsahal, se trouve en position de force.
En revanche, pour le Hamas, une trêve offrirait une opportunité cruciale de « compter ses hommes, de réorganiser son dispositif défensif ». Cela implique que le Hamas pourrait utiliser cette période pour se renforcer, reconsolider ses rangs et potentiellement planifier de futures stratégies. Cette analyse suggère que, malgré les appels de nombreux politiques, une trêve pourrait en réalité conduire à une escalade future du conflit, au détriment des intérêts d'Israël et de la stabilité régionale. Et ne serait donc pas si souhaitable.
L'Occident doit quitter le monde des Bisounours
La deuxième partie de l'entretien avec le général Olivier de Bavinchove révèle une critique pointue de la naïveté perçue de l'Occident face aux enjeux géopolitiques. Le général déclare fermement : « Ce ne sont pas les démocraties qui l'ont voulu, elles ont été assez bisounours », mettant en lumière la déconnexion entre les politiques occidentales et les réalités stratégiques mondiales. Il souligne la nécessité d'une approche plus pragmatique et moins idéaliste, particulièrement dans le contexte actuel de « monde d'une extrême brutalité ». Cette perspective est renforcée par sa réaction aux propos de Dominique de Villepin, où il exprime un désaccord marqué : « Je ne suis pas du tout d'accord ! » et insiste sur le fait que « la coexistence pacifique [...] ne repose pas sur des relations de force ».
Ces réflexions suggèrent que l'Occident, en se réarmant, comme l'a fait la France depuis 2018, répond peut-être plus adéquatement aux défis actuels. Le général conclut en évoquant l'Ukraine, affirmant que « Je n'imagine pas du tout que l'Ukraine perde la guerre », tout en reconnaissant la possibilité d'une situation « plus ou moins figée », similaire à celle de Chypre, reflétant ainsi les complexités d'un nouvel équilibre mondial.