Attaque de Crépol : l’ultradroite bientôt dissoute par Darmanin ?

Une semaine après le massacre de Crépol qui a provoqué la mort de Thomas, les autorités craignent une escalade de la violence suite à plusieurs rassemblements dans diverses villes françaises. Le ministre de l’Intérieur, Gérard Darmanin a annoncé qu’il allait demander la dissolution de trois groupes d’ultradroite.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 28 novembre 2023 à 15h46
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Gérard Darmanin s'attaque à l'ultradroite

La mort tragique de Thomas à Crépol marque un tournant critique en France et a mis en exergue les fractures de la société. Afin d'éviter toute escalade de la violence, le ministre de l'Intérieur, Gérard Darmanin, concentre toutes ses actions sur les groupuscules de l'ultradroite. En cause ? Une mobilisation inédite qui a été observée dans plusieurs villes, avec plus d'un millier de personnes participant à 13 rassemblements ce week-end du 25 novembre 2023, à Rennes, Lyon, etc, sous les slogans « Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli ! » ; « la rue, la France, nous appartient ».

Dans sa note, la Direction nationale du renseignement territorial s'inquiète de la capacité de coordination de ces groupes et de leur potentiel à inciter à la violence contre les communautés issues de l'immigration ainsi que les structures d'accueil des demandeurs d'asile et des réfugiés. Le ministre de l'Intérieur, en réponse à cette note des renseignements, a annoncé la dissolution de trois groupuscules d'ultra-droite, dont la Division Martel. « Je vais proposer la fin d’un groupe qui s’appelle la Division Martel. Rien que le nom, évidemment, nous fait peur » (...) « Et puis de deux autres, dont je ne peux pas évoquer les noms puisque nous rentrons dans le contradictoire, mais qui sont directement liés aux mobilisations d’extrême droite ». « Je crois qu’il y a dans l'ultra-droite une mobilisation qui veut nous faire basculer, comme l’a dit M. Roussel, dans la guerre civile », a ajouté le ministre de l'Intérieur.

La justice française a retrouvé son code civil

La justice française semble donc avoir retrouvé son code pénal : sur les 80 militants qui se sont rassemblés à Romans-sur-Isère, 7 ont été condamnés à la prison ferme allant de six à 10 mois pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences » ou « dégradations », a précisé le locataire de Beauvau. Une sanction qui paraît bien lourde comparée à celle des violeurs de Shaïna, 13 ans, qui ont écopé de 8 à 12 mois de prison avec sursis ou de celle de la tueuse de Lola, internée dans un hôpital psychiatrique pour une durée indéterminée. Le risque ? Que les Français, encore sous le choc du massacre de Thomas, aient l'impression qu'il existe une justice à deux vitesses, ce qui, in fine, ne fera que renforcer leur sentiment d'injustice.

Toute violence, quelle qu'elle soit, et d'où qu'elle vienne, doit bien entendu être condamnée. Néanmoins, le ministre de l'Intérieur semble bien céder face à la pression médiatique et à la gauche, qui tentent, par tous les moyens, de détourner l'origine de la violence. En se focalisant sur l'ultradroite, la fracture française risque bien d'être avivée.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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