Dans l’émission du 18 décembre sur Sud Radio, animée par Jean-Jacques Bourdin, Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, a partagé ses perspectives sur des sujets brûlants de l’actualité politique française. L’émission, diffusée sur Sud Radio, a permis à l’invité de clarifier la position du Rassemblement National (RN) sur la motion de rejet et la loi sur l’immigration.
Loi immigration : le RN réserve son vote
Le projet de loi immigration suit-il le processus démocratique ?
Jean-Philippe Tanguy a d'abord abordé sur Sud Radio la motion de rejet, soulignant la position du gouvernement et celle du RN. Il a critiqué la manière dont les débats se déroulent au parlement, en dénonçant : « une drôle de démocratie, où les réunions qui comptent sont à Matignon et pas au parlement ». Le projet de loi est en effet actuellement débattu en Commission mixte paritaire (CMP), entre sept députés et sept sénateurs. Une façon de confirmer le rejet aux oubliettes par la macronie du texte voté par le Sénat, et surtout de mener des arrangements en guichet restreint.
Jean-Philippe Tanguy a également expliqué que « Motion de rejet ne veut pas dire rejet du débat. C'est le fait qu'on n'est pas d'accord avec la loi telle qu'elle arrive ». Il a exprimé sa satisfaction quant au vote de la motion de rejet, qui répondent selon lui aux multiples utilisations de l'article 49.3 par le gouvernement. Le député a insisté sur l'importance de discuter un texte législatif avec l'espoir d'arriver à un accord, plutôt que de se contenter de postures politiques. Il a déploré l'annulation des dispositions du Sénat par la Commission des lois, qualifiant le texte ainsi obtenu de « bouillie » et justifiant ainsi le rejet de la loi.
Des lignes rouges dans le projet de loi
Jean-Philippe Tanguy a confirmé que le RN pourrait voter pour plusieurs mesures de la loi sur l'immigration, notamment l'expulsion facilitée des étrangers criminels et la déchéance de nationalité pour les binationaux coupables de crimes contre les forces de l'ordre. Cependant, il a souligné un point de discorde majeur : « il y a un chantage dans ce texte », faisant référence à la condition de durcissement des mesures d'immigration en échange de la création d'une nouvelle filière d'immigration légale.
Sur la question de la régularisation des travailleurs clandestins, Jean-Philippe Tanguy a exprimé une forte opposition, la considérant comme une « ligne rouge ». Il a critiqué la proposition de donner aux préfets le dernier mot sur la régularisation, la qualifiant de prime à l'illégalité et affirmant que cela ne respecte pas la loi. Pour lui, cette mesure est la base du texte et représente un compromis inacceptable.