Voyage : passeport français, le plus puissant au monde

Henley & Partners a publié, mardi 10 janvier, son classement des passeports les plus puissants au monde pour voyager sans visa préalable pour l’année 2024 : la France retrouve sa première place sur le podium.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 11 janvier 2024 à 17h56
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La France en première place des passeports les plus puissants au monde

Le classement 2024 du Henley Passport Index marque un tournant significatif dans l'évaluation de la puissance des passeports. Avec 194 destinations accessibles sans visa, la France revient à la première place du podium avec l'Allemagne, l'Italie, le Japon, Singapour et l'Espagne. Les pays européens continuent de dominer le classement, avec la Finlande et la Suède qui partagent la deuxième position avec la Corée du Sud et donne accès à 193 destinations. L'Autriche, le Danemark, l'Irlande et les Pays-Bas, avec 192 destinations accessibles, se positionnent juste derrière. La Belgique, le Luxembourg, la Norvège, le Portugal et le Royaume-Uni (191 destinations), complètent le top 10 du Passeport Index de Henley 2024. Les pays du Vieux Continent maintiennent donc leur position dans ce classement. Une prédominance qui reflète leur stabilité politique et économique, leur ouverture sur le monde et qui témoignent de leurs bonnes relations diplomatiques avec les autres pays du globe.

Sans grande surprise, figure en bout de ce classement, l'Afghanistan dont le passeport n'offre accès qu'à 28 destinations. Une position qui reflète les défis politiques et sécuritaires auxquels le pays est confronté, notamment depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021 après le retrait des forces américaines sur son sol. D'autres pays en proie à des conflits internes particulièrement violents, comme la Syrie, l'Irak, le Pakistan et le Yémen, figurent également parmi les dernières positions du classement Henley 2024, avec un accès limité à moins de 40 destinations chacun.

Un baromètre sur la situation mondiale

Depuis 19 ans, le classement Hanley se base sur les données de l'Association internationale du transport aérien (IATA), et sert d'indicateur clé de la situation économique et politique mondiale. En 2024, il révèle non seulement les disparités entre les nations, mais aussi les tendances globales en matière de mobilité et de relations internationales. Selon le président de Henley & Partners, Christian H. Kaelin, « le nombre moyen de destinations auxquelles les voyageurs peuvent accéder sans visa a presque doublé, passant de 58 en 2006 à 111 en 2024 ». « La capacité pour un État de multiplier les investissements et échanges internationaux est un paramètre fondamental à la diffusion d'une économie libérale », ajoute Trevor Williams, ancien économiste en chef de Lloyds Bank. Les Émirats Arabes Unis se distinguent particulièrement dans le classement Henley 2024. En effet, ces derniers ont gagné 106 destinations depuis 2014, permettant aux Émirats arabes de se hisser à la 11ᵉ place du Passeport Index 2024 (183 destinations), alors qu'ils occupaient la 55ᵉ position en 2014. Une progression remarquable qui témoigne du succès de leur stratégie diplomatique, de leur développement économique, et par conséquent, de leur influence croissante sur la scène mondiale.

L'Ukraine et la Chine ont également fait des progrès significatifs. Chacun a gagné 21 places depuis 2014, témoignant de l'amélioration de leurs relations internationales et de leur ouverture au monde, malgré la guerre pour l'Ukraine et les relations tendues de la Chine avec les États-Unis. L'Ukraine a ainsi réussi à se hisser à la 32ᵉ place avec 148 destinations sans visa, tandis que la Chine offre désormais l'accès à 85 destinations (contre 44 en 2014), ce qui la place au 62ᵉ rang du classement. La Russie quant à elle se maintient à la 51ᵉ place depuis 2017 avec 119 destinations. Les États-Unis pour leur part détenaient la première place en 2014, ils ne sont plus qu'à la 7ᵉ avec 188 destinations. Un recul net qui semble indiquer un certain essoufflement de leur position sur la scène internationale. Les prochaines élections présidentielles qui se tiendront en novembre 2024 en seront d'autant plus importantes qu'elles pourraient marquer un changement significatif dans ses relations et rebattre les cartes sur la scène internationale.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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