Extrait du livre : L’alternative aux fossoyeuses de l’écologie politique, de Jean-Marc Governatori, tête de liste de l’Écologie au centre pour les élections européennes de 2024, éditions La Politique sur le fil, mars 2024.
Le séisme à venir des élections européennes
Les élections européennes de 2024 se tiennent à un moment décisif de notre histoire : nous aurons à peine célébré, le 6 juin, les quatre-vingt ans du débarquement de Normandie qui résonneront des canons poutiniens écrasant l’Ukraine, que nous serons appelés à voter le 9 juin pour élire nos députés au Parlement européen.
Avec cette élection, l’Europe, la France sont plus que jamais à la croisée des chemins. Le retour de la guerre sur notre sol, le déchaînement du climat, voici deux défis majeurs, qui devront dicter nos choix.
Or, à la question « pour qui voter ? », deux mouvements de fond travaillent, tels des plaques tectoniques, les opinions publiques en Europe...
Premier risque de tremblement de terre : la montée des nationalismes risque d’emporter l’édifice de la construction européenne. On a beau critiquer l’Europe, la solution de nos maux passe par des réponses communes. Voter le 9 juin, c’est d’abord voter pour l’Europe et pour le rayonnement de la France en Europe.
Mais il y a un second risque, qui concerne plus particulièrement les Français : qui va assurer le leadership de la cause écologique ? Au moment où le dérèglement du climat et son cortège de malheurs pour les humains impose sa loi et convertit les Français, surtout les jeunes générations, à l’écologie, qui va prendre le flambeau de cette noble cause ?
Or, en France, un parti sectaire, EELV, monopolisait jusqu’à peu le champ de l’écologie.
L’heure est venue, le jour est venu avec le vote du 9 juin, de bouter hors du terrain trois (pas) drôles de dames qui nous exaspèrent, qui culpabilisent les Français, qui nuisent gravement à la cause écologique.
Nous, Écologie au centre, sommes l’écologie, les seuls à même de rassembler les Français de tous bords pour préserver la planète et ses habitants.
EELV ? Leur message sur le fédéralisme européen par exemple est prématuré, il nuit à la pensée écologiste : ni les pays ni les peuples n’y sont prêts. Trop de différences sociales et culturelles. Le temps viendra. Peut-être.
La première étape de la reconquête des opinions, ce sera plutôt l’émergence de 242 régions européennes autonomes, aux points de vue alimentaire et énergétique.
Ces (pas) drôles de dames d’EELV clament vouloir constituer leur liste autonome pour les Européennes en juin 2024 et dans le même temps, expliquent qu’il faut absolument l’union avec la NUPES pour les élections 2027 !
Ces prises de positions sont de vrais sujets : peut-on limiter la réussite politique à être élu s’il n’y a pas de résultat pour le bien commun ? Une députée française coûte cher (280.000 € par an), une députée européenne encore plus (500.000 € par an) : est-ce acceptable, durable, sans résultat ? Elles veulent faire gagner la gauche mais elles veulent la diviser pour des élections aussi importantes que les Européennes. N’y a-t-il que les financements publics des législatives qui les motivent ? EELV perçoit du contribuable français 2 millions d’euros par an, plus le coût des députés, toujours pour les mêmes contribuables. Est-il honnête de dire « on y va seul aux Européennes car on est différent de LFI » et « on y va ensemble en 2027 car on est proche » ? Elles se disent anti-Macron et anti-RN mais les font gagner en juin 2024...
Marine veut ignorer que l’analyse sociale isole trop sommairement les 1 % les plus riches du reste de la population. En réalité, c’est une fraction plus large des classes moyennes supérieures qui vit différemment. Selon le philosophe Matthew Stewart, cette « aristocratie » représente 10 % de la population : elle travaille beaucoup, elle investit considérablement dans ses enfants, elle vit dans des quartiers haut de gamme, elle est sensible à l’environnement, elle prend particulièrement soin de sa santé, et est de plus en plus détachée du reste de la société. Pour cette classe sociale, la réussite scolaire de l’enfant est capitale.
Dans son livre Encore plus, le sociologue Louis Maurin analyse lui les 20 % les plus aisés et y retrouve en son sein une gauche intellectuelle embourgeoisée qui pourtant n’accepte pas de se compter parmi les privilégiés. Cette étude montre que cette « élite » constitue maintenant une masse qui se détache du reste de la société. Elle développe une vraie sensibilité écologiste et elle vote...
Les prises de position de Marie, Marine et Sandrine, anti-police et immigration à tout-va, renforcent non seulement le RN et Zemmour, mais elles maintiennent en vie (politique) la macronie : en effet, ces 20 % sont le socle électoral d’Emmanuel Macron, il n’y a pas que les retraités qui votent pour lui.
Pourquoi croyez-vous qu’il avait pris Nicolas Hulot comme ministre et que dans l’entre-deux-tours présidentiel de 2022, il a affirmé que son second quinquennat serait écologiste ou pas ?
L’enjeu des élections européennes est bien celui-ci : voter pour des pastèques, rouge sous le vernis vert, ou authentiquement écologistes et compatibles avec la nature et l’économie des hommes ?
À l’heure du choix, voici de quoi nourrir sa réflexion...
Je parlais de séisme ? Pas celui de la planète dont nous pouvons sauver le destin. Mais celui d’EELV dont nous allons prendre la place ! Dans l’intérêt des Français. Dans l’intérêt de la planète.
Enfin !