Le verdict des élections législatives est sans appel : l’Assemblée nationale est plus que jamais fragmentée. Trois blocs se font face sans possibilité de majorité absolue.
Législatives : après le big-bang, le grand flou
Le Nouveau Front Populaire en tête des législatives
Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les observateurs prévoyaient une majorité pour le Rassemblement National. Les résultats du premier tour laissaient apparaître cette possibilité mais sans majorité absolue. Au final, surprise ! Le Nouveau Front Populaire arrive en tête, devant la majorité présidentielle et le RN, seulement troisième. Et maintenant ? Et maintenant, tout paraît encore plus compliqué qu’au soir du 9 juin 2024. Aucun des trois blocs n’a de majorité absolue et personne ne semble vouloir s’entendre.
D’une part, pour la gauche, le plus dur commence : éviter l’éclatement. Tout le monde veut Matignon quitte à fragiliser l’union. L’Insoumis Jean-Luc Mélenchon en rêve mais ses partenaires n’en veulent pas car trop clivant. Comment gouverner avec moins de 200 députés pour faire passer l'abrogation de la réforme des retraites, le budget ? Pour l’instant, tout semble très compliqué. Pourtant, les ténors de la gauche promettent un gouvernement et un Premier ministre dans la semaine.
Une coalition, le rêve impossible ?
Pour le parti présidentiel, la défaite est amortie. Le désastre annoncé n’a pas eu lieu. Emmanuel Macron rêve toujours d’une grande coalition comprenant les socialistes et Les Républicains. Le dessein ultime du dépassement des clivages pour l’intérêt du pays. Doux rêve au soir du second tour des législatives, le 7 juillet 2024. Dès l’annonce des résultats, les uns et les autres s’empressent de refuser de s’allier à la majorité. Tous savent que les électeurs ne pardonneraient pas ce baiser de la mort en 2027.
Reste l’option du gouvernement technique, chargé de gérer les affaires courantes. C’est l’hypothèse la plus probable mais elle conduirait à l’immobilisme du pays pendant au moins un an. Pour Emmanuel Macron, perpétuellement en marche, cette situation serait la pire de toutes.