Élection présidentielle américaine 2024 : résultats partiels serrés entre Trump et Harris

Une élection qui se joue dans quelques Etats seulement

Les États-Unis étant structurés par un système de collège électoral, les résultats dépendent d’un nombre limité d’États décisifs, chacun d'eux apportant un nombre spécifique de grands électeurs. La dynamique de cette élection repose donc en grande partie sur les résultats en Géorgie, en Pennsylvanie, au Michigan, au Wisconsin, en Arizona, au Nevada et en Caroline du Nord. Ces États oscillent entre des majorités démocrates et républicaines, leur statut indécis rendant leurs votes particulièrement précieux.

Les résultats de ces États représentent 93 grands électeurs, soit un tiers du total nécessaire pour atteindre le seuil crucial de 270 voix et remporter la présidence. Les deux candidats concentrent l’essentiel de leurs moyens dans ces régions, avec des visites de dernière minute, des campagnes publicitaires intensives et des soutiens de célébrités et personnalités influentes. L’importance de la Pennsylvanie est ici primordiale : avec ses 19 grands électeurs, l'État reste l’un des principaux enjeux pour Harris et Trump, chacun ayant organisé des rassemblements dans les grandes villes pour mobiliser leur électorat jusqu’au dernier moment.

Les tendances électorales : retour sur le paysage politique des swing states

Les résultats partiels montrent une forte polarisation, où chaque point de pourcentage compte dans des États où les marges historiques ont été minimes. En Géorgie, où Trump mène avec une avance ténue, l'enjeu est particulièrement élevé. La Géorgie, basculée de justesse en faveur de Biden en 2020, est historiquement un bastion républicain, bien que sa démographie évolue rapidement avec une forte croissance de l'électorat urbain dans des centres comme Atlanta.

La Pennsylvanie, quant à elle, s'affiche une fois encore comme un baromètre politique essentiel. Cet État industriel, où la composition de l'électorat se divise entre les grandes métropoles démocrates et les zones rurales pro-républicaines, concentre de nombreux débats sur l’avenir économique du pays, en particulier sur des questions telles que la politique énergétique et le soutien aux industries traditionnelles. Harris y a misé sur des thèmes sociaux et environnementaux, mais Trump a réussi à capter l'attention sur les questions de sécurité et de souveraineté économique, profitant de sa popularité parmi les électeurs ruraux et ouvriers.

Le Wisconsin et le Michigan, deux États du Midwest traditionnellement ouvriers, présentent des dynamiques similaires, où les candidats rivalisent sur des thèmes économiques cruciaux. Harris tente de rallier le soutien des jeunes électeurs urbains et des minorités, alors que Trump s'appuie sur une base pro-Trump solidement établie depuis 2016.

Perturbations et tentatives d'ingérence

La journée électorale a été marquée par plusieurs fausses alertes à la bombe, affectant des bureaux de vote dans des États critiques, dont la Géorgie et le Wisconsin. Le FBI, qui a pris ces menaces au sérieux malgré leur faible crédibilité, a indiqué que plusieurs d’entre elles semblaient provenir d’adresses électroniques russes, alimentant ainsi les suspicions d’ingérence étrangère. En réponse, les bureaux de vote concernés ont prolongé leurs heures d’ouverture, de 10 à 45 minutes supplémentaires, afin de permettre aux électeurs de voter malgré les perturbations.

Les autorités locales, notamment le secrétaire d’État de Géorgie, Brad Raffensperger, ont vivement dénoncé ces manœuvres, qu’ils considèrent comme des tentatives délibérées de déstabilisation de l’élection. « Ils cherchent à semer le chaos et à briser notre démocratie », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, ajoutant que les mesures de sécurité renforcées visaient à garantir que chaque voix soit entendue malgré ces tentatives de sabotage.

Le Wisconsin, autre État en ligne de mire pour sa bascule potentielle, a également été ciblé, mais sans évacuation des électeurs. La directrice de la Commission électorale de l’État, Ann Jacobs, a assuré que toutes les précautions étaient en place pour maintenir l’intégrité du scrutin, même en cas de nouvelles menaces.

L’importance symbolique et stratégique de l’élection

Cette élection dépasse de loin la simple compétition entre deux candidats. Elle symbolise une lutte de valeurs et de visions pour l’avenir des États-Unis, où des sujets comme la démocratie, les droits sociaux, l’économie et les politiques de sécurité dominent le débat public. La plupart des électeurs interrogés dans les sondages de sortie des urnes classent la sauvegarde de la démocratie et la sécurité nationale parmi leurs principales préoccupations, des thèmes mis en avant dans les campagnes des deux candidats avec des approches diamétralement opposées.

Harris, qui cherche à maintenir les avancées sociales et économiques de l’administration Biden, a promis de recentrer l'économie autour des énergies renouvelables et de renforcer les droits des minorités. En revanche, Trump mise sur un retour à des valeurs traditionnelles, appuyant son discours sur la sécurité nationale, la réduction des réglementations et une posture de « loi et ordre », particulièrement appréciée dans les États ruraux et industriels.

Qui est en tête ? Kamala Harris ou Donald Trump ?

Mercredi 6 novembre 2024 à 6 heures heure française, rien n’est encore joué. La course à la Maison Blanche se poursuit, et Kamala Harris reste e seconde position. Donald Trump obtient, selon Associated Press, 230 grands électeurs, contre 210 pour Kamala Harris.