Tous les yeux du monde étaient rivés sur les États-Unis ce mercredi 6 novembre en raison des élections présidentielles américaines. Celles-ci se sont conclues par une victoire écrasante de Donald Trump face à Kamala Harris, qui retrouve ainsi son siège dans le Bureau ovale, quatre ans après sa défaite face à Joe Biden. Mieux encore pour le 47ᵉ président des États-Unis, celui-ci a réussi à obtenir le Sénat, lui conférant toute la force législative nécessaire pour faire passer ses prochaines mesures. Cette victoire a vivement fait réagir la classe politique française.
Victoire de Trump : un espoir pour la droite française, une catastrophe pour la gauche
La victoire de Trump a été accueilli par un tonnerre d'applaudissements de la part de la droite de l'échiquier français qui voit en la réélection de Donald Trump une opportunité de renforcer les liens entre la France et les États-Unis, mais aussi une occasion de faire émerger le « réveil » l'Europe. Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement National (RN) a adressé sur X (ex-Twitter) ses vœux : « de succès à Donald Trump pour sa nouvelle présidence à la tête des États-Unis » tout en soulignant que « la démocratie américaine s’est clairement exprimée et les Américains se sont donné en toute liberté le président qu’ils ont choisi. »
Félicitations à Donald Trump, élu 47ème président des Etats-Unis d’Amérique au terme d’une bataille électorale extraordinairement dure.
Pour nous, Français et Européens, cette élection américaine doit sonner comme un réveil. Elle doit être l'occasion de repenser notre rapport à…
— Jordan Bardella (@J_Bardella) November 6, 2024
Même tonalité pour le président du premier parti de France, Jordan Bardella (RN) qui voit en la victoire de Trump un signal fort pour l’Europe : « Félicitations à Donald Trump, élu 47ᵉ président des États-Unis d’Amérique au terme d’une bataille électorale extraordinairement dure. Pour nous, Français et Européens, cette élection américaine doit sonner comme un réveil. Elle doit être l’occasion de repenser notre rapport à la puissance et à l’autonomie stratégique. ». Éric Ciotti, président de l'Union des droites pour la République (UDR), pour sa part s'est enthousiasmé d' « une magnifique victoire du peuple américain contre un système », ajoutant qu’il s’agissait d’une « défaite des wokistes » et qu’il voyait là « un chemin pour les droites en France comme en Europe jusqu’à la victoire ».
La victoire de Donald Trump est une espérance pour la France ! 🇫🇷
Face aux délires wokistes, à l’immigration de masse et aux conflits dans le monde. Le peuple américain a su se lever.
Avec l’union des droites, faisons preuve d’audace à notre tour ! pic.twitter.com/4o0uHV5jvY
— Eric Ciotti (@eciotti) November 6, 2024
Inquiétude et méditation à gauche
La victoire de Trump fait grincer les dents de la gauche de l'échiquier politique français, qui perçoit en celle-ci un revers inquiétant pour les valeurs démocratiques et progressistes. Yannick Jadot, ancien candidat à la présidentielle pour Europe Écologie Les Verts, ne cache pas son malaise, ayant déclaré sur X (ex-Twitter) s'être réveillé avec une « grosse grosse gueule de bois ce matin » et ajoutant que « Tous les pouvoirs fédéraux (présidence, Sénat, Cour suprême) sont aux mains de Trump », signe d'un « retour de bâton climato-sceptique, masculiniste et raciste » pour Sandrine Rousseau. Pis, Yanick Jadot pense déjà « aux futures victimes des délires trumpistes, du fond des États-Unis au front ukrainien... »
Aymeric Caron, député du groupe La France Insoumise, a également exprimé son amertume, considérant que la victoire de Donald Trump ne traduit pas un réel soutien des Américains pour leur nouveau président, mais plutôt les erreurs stratégiques du camp démocrate. « Ce n’est pas Trump qui a gagné. C’est Harris qui a perdu, alors qu’elle avait en face d’elle un candidat d’une telle médiocrité qu’il lui garantissait le succès. Sa défaite est d’autant plus impardonnable. »
Ce n’est pas Trump qui a gagné.
C’est Harris qui a perdu, alors qu’elle avait en face d’elle un candidat d’une telle médiocrité qu’il lui garantissait le succès. Sa défaite est d’autant plus impardonnable.Le camp démocrate américain doit s’interroger aujourd’hui sur ses…
— Aymeric Caron (@CaronAymericoff) November 6, 2024
Une analyse partagée par le leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon : « Les USA ne pouvaient pas choisir la gauche : il n’y en avait pas. Quand il n’y a plus de gauche, il n’y a pas de limite à droite. Quand il n’y a pas de bataille de programme, l’élection devient un casting. La victoire de Trump est la conséquence imparable de cette situation. »
Les USA ne pouvaient pas choisir la gauche : il n’y en avait pas.
Quand il n’y a plus de gauche, il n’y a pas de limite à droite. Quand il n’y a pas de bataille de programme, l’élection devient un casting. La victoire de Trump est la conséquence imparable de cette situation.…
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 6, 2024
Macron adopte une posture mesurée
Sur un ton plus mesuré, et donc diplomatique, le président de la République française, Emmanuel Macron, a adressé ses félicitations à Donald Trump : « Félicitations Président Donald Trump. Prêt à travailler ensemble comme nous avons su le faire durant quatre années. Avec vos convictions et avec les miennes. Avec respect et ambition. Pour plus de paix et de prospérité. »
Félicitations Président Donald Trump. Prêt à travailler ensemble comme nous avons su le faire durant quatre années. Avec vos convictions et avec les miennes. Avec respect et ambition. Pour plus de paix et de prospérité.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 6, 2024
Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a également salué cette victoire en affirmant que « Le peuple américain s’est exprimé. Je félicite le Président Trump pour sa victoire. La riche histoire entre la France et les États-Unis repose sur un socle solide de valeurs communes » tout en appelant à une « solidarité entre l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique ».
Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.