Manuel Valls discute du conflit ukrainien et du Mercosur lors d'une interview à Sud Radio
Invité de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, l'ancien Premier Ministre français, Manuel Valls, a évoqué la guerre entre l'Ukraine et la Russie, l'accord Mercosur-UE et le budget militaire français.
Gestion de la guerre en Ukraine entre l'Ukraine et la Russie
Manuel Valls s'est félicité de la décision de l'administration Biden d'autoriser l'Ukraine à utiliser des missiles américains sur la Russie, un choix qu'il considère comme tardif. « On ne gère pas une guerre, on la livre», a souligné M. Valls qui rappelle que des pays comme l'Iran et la Corée du Nord soutiennent la Russie dans ce conflit. Il estime par ailleurs qu'il est essentiel de « aider les Ukrainiens à rétablir un rapport de forces ».
La Russie, après avoir réussi à détruire une grande partie du réseau énergétique ukrainien, affronte désormais un adversaire renforcé par la France qui fournit des missiles SCALP à l'Ukraine. Cette situation conduit Valls à insister sur la nécessité pour l'Ukraine de pouvoir utiliser les armes françaises sur le sol russe. « La décision américaine peut et va débloquer toute une série de préventions, de blocages qui existaient quant à l'utilisation de missiles de longue portée » a-t-il ajouté.
Préparation à la guerre : un budget militaire accru
Sur le plan de la défense, l'ancien Premier Ministre annonce un renforcement significatif des programmes militaires français. En effet, le budget prévu « sur la période 2024-2030 va représenter 400 milliards, c'est-à-dire plus 35% par rapport à la loi de programmation militaire précédente ». Selon lui, « Nous nous préparons d'une manière ou d'une autre à la guerre ».
Faisant allusion à la promesse de Donald Trump de résoudre le conflit en Ukraine en 24 heures, Valls estime qu'une telle promesse est irréaliste tant que le soutien à l'Ukraine n'est pas maintenu. Pour lui, « Trump ne peut pas faire ce cadeau à Poutine ! Ce serait aussi la victoire de la Chine, de l'Iran et de la Corée du Nord ».
Opposition au Mercosur et appel à la protection de l'agriculture européenne
À propos du Mercosur, Valls soutient fermement l'opposition du Président Macron à cet accord, qui pourrait, selon lui, nuire à l'agriculture européenne. Il pense que « La France n'a pas le choix, et c'est possible d'avoir d'autres alliés ». Il comprend les inquiétudes des agriculteurs et plaide pour une Europe plus protectionniste. « L'Europe, doit être, selon lui, plus protectionniste pour protéger tout ce qui concours à notre stratégie en matière de santé, alimentaire, d'industrie et de défense ».
M. Valls alerte enfin sur « les dangers » potentiels liés à l'introduction d'une agriculture brésilienne, soutenue par l'accord du Mercosur, qui représenterait une réelle menace pour l'économie européenne, son agriculture et la santé des citoyens. « Je comprends l'inquiétude de nos agriculteurs face aux pesticides, aux antibiotiques, à une forme d'agriculture notamment qui nous viendrait du Brésil. Elle représente un vrai danger pour notre économie, pour notre agriculture, mais aussi pour notre santé, pour la santé des Français », conclut-il.
L'entretien complet est à réécouter sur Sud Radio