L'effondrement du catholicisme s'accélère fortement depuis l'an 2000 :
↘️ -80% de mariages à l'église
↘️ -72% de baptêmes
↘️ -61% de prêtres
↘️ -45% de Français se déclarant catholiques
Plusieurs causes sont avancées :
- La révélation progressive des abus sexuels, ravageurs pour l'image du prêtre et de l'Église.
- Les évolutions de la société depuis mai 68, bien que cette explication soit peu convaincante : de l'an 0 à 1968, la société a connu bien des bouleversements majeurs qui n'ont pas pour autant vidé les églises. Au contraire !
- Les orientations pastorales prises par l'Église depuis le Concile Vatican II. Cause encore peu audible, sujet brûlant, risque de se faire traiter d'intégriste ou de progressiste...Ce concile ne proclame aucun dogme nouveau, il s'agit d'un concile pastoral, c'est-à-dire initié pour mieux faire passer le message de l'Évangile dans la société.Dans le texte, rien de révolutionnaire. Ceux qui l'ont lu le trouvent même très conservateur.Dans les faits, une rupture de barrage totalement imprévue : disparition du latin, langue de l'Église universelle, de la confession, de la soutane, de la chaire, des ornements liturgiques, de l'abstinence du vendredi, du jeûne avant la communion, du vouvoiement de Dieu, de la hiérarchie, des obligations...D'après les chercheurs, cela a donné l'impression au peuple que tout ce qu'on lui avait inculqué avant 1965 était faux, d'où le décrochage massif qui s'en est suivi et qui s'est accéléré depuis.
Je me rends compte d'un autre aspect depuis que je fais de la recherche sur ces questions :
L'Église a délaissé 3 catégories de personnes structurant la société française :
- Les élites : pendant des siècles, une présence catholique était assurée auprès des gouvernants, notamment par les jésuites. A partir des années 70, cela disparaît complètement, remplacé notamment par la fameuse théorie de "l'enfouissement" : on ne doit pas voir le catholique, il doit être enfoui comme le levain dans la pâte. L'Église perd les élites.
- Le peuple : l'Église avait catholicisé toutes les fêtes païennes, cultivant ainsi une profonde piété populaire dont on trouve encore des traces aujourd'hui dans les vieux missels : bénédiction des moissons, des œufs, prières pour une météo clémente, rogations, etc.. A partir des années 70, l'Église s'intellectualise et semble considérer que ces trucs de ploucs n'ont plus cours. La piété populaire s'efface alors devant la fête du cochon, du tracteur, de l'andouillette, sans la moindre coloration religieuse. L'Église perd le peuple.
- Les enfants : Plus de catéchèse dès les années 70. On passe de l'étude structurée d'un catéchisme dense, avec beaucoup d'apprentissage par cœur qui reste toute la vie, à du coloriage de grappes de raisins. L'Église perd les enfants.
Aujourd'hui l'Église réapprend à prêcher aux élites, au peuple, et aux enfants, ce à quoi Parole d'Homme offre son humble (et bénévole) contribution.
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