« On n’a pas le droit de priver (les détenus) de dignité », selon les propos de l’avocat Philippe-Henry Honegger sur CNews, dimanche 29 décembre 2024. À force de défendre la dignité des prisonniers, n’oublie-t-on pas celle des victimes et de leurs familles ?
Justice : la dignité des criminels vaut-elle plus que celle des victimes ?
Chaque jour, l'impression que les victimes et leurs familles sont les grandes oubliées de la Justice se fait plus forte en France. La Justice semble avoir oublié qu’elle doit avant tout protéger les victimes et rendre justice à leur souffrance. Un « sentiment » qui est partagé par une large part de la population : 78 % des citoyens français considèrent que la justice française n'est pas assez sévère, selon un sondage de l'institut Verian d'octobre 2024. Un constat qui transcende les affinités politiques. Pis, 62 % des Français déclarent ne pas avoir confiance dans l’institution judiciaire.
Ce scepticisme s’explique en partie par des affaires tragiques, comme celle du viol et du meurtre de la jeune Philippine dans le Bois de Boulogne par un récidiviste sous obligation de quitter le territoire français (OQTF). Nous ne comptons plus les Thomas, Lola, Philippine... Tous ces meurtres tragiques témoignent d’un laxisme judiciaire devenu systémique.
La première fonction d'une peine pour un criminel est de racheter sa faute à la société. Or, aujourd'hui, les peines sont de plus en plus courtes, faute de places dans les prisons, ce qui, in fine, fait faillir l'État dans sa mission première : assurer la sécurité de tous ses citoyens.
En se faisant porte-drapeau de la dignité des criminels, nous sommes coupables d'une inversion des valeurs de la République. La déclaration de Philippe-Henry Honegger reflète en réalité deux visions antagonistes des droits de l’homme et du citoyen. Pour Monsieur Philippe-Henry Honegger, opposer la dignité des criminels à celle des victimes n'a « aucun sens ».
Certes, les prisons françaises sont surpeuplées, avec des conditions de détention problématiques sur les plans éthique et pratique. Mais est-ce une raison suffisante pour détourner les yeux de la réalité ? Des vidéos circulent sur les réseaux sociaux : on y voit des cellules équipées de téléviseurs, de consoles de jeux, de téléphones portables, et certains détenus bénéficiant parfois de sorties à l'extérieur des établissements pénitentiaires. Ces images renvoient l’impression d’un système où les criminels semblent mieux traités que de nombreux citoyens. Les victimes n'ont-elles plus aucune importance ? Rappeler qu'elles sont les grandes oubliées de la justice n'est pas un « non-sens » ; c'est remettre les choses à leur bon endroit, réaffirmer ce qui doit toujours prévaloir et guider nos instances judiciaires.
💬"On n'a pas le droit de priver (les détenus) de dignité": Philippe-Henry Honegger, avocat, réagit aux déclarations de Gérald Darmanin pic.twitter.com/NLK9R3S5cG
— BFMTV (@BFMTV) December 29, 2024