Emmanuel Macron : discours d’un président en quête de crédibilité

La traditionnelle allocution présidentielle a une fois de plus rassemblé les Français devant leurs écrans. Mais derrière le discours d’Emmanuel Macron pour 2025, quelles vérités et promesses émergent ?

Adelaide Motte
Par Adélaïde Motte Publié le 2 janvier 2025 à 17h22
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Le 31 décembre 2024, à 20h, Emmanuel Macron s’est adressé à la nation pour présenter ses vœux pour 2025. À travers un discours mêlant mea culpa et projections, le président a reconnu les échecs de l’année écoulée, notamment la dissolution de l’Assemblée nationale, tout en dessinant les contours d’une politique plus participative pour l’avenir.

Un exercice symbolique en perte de vitesse

Avec une audience de 9,7 millions de téléspectateurs, soit moins que les 10,2 millions de 2023, l'exercice symbolique des voeux présidentiels reste une tribune essentielle. Cependant, l'allocution semble avoir perdu de son pouvoir de captation, signe d’une désaffection croissante envers la parole présidentielle, alors que la motion de censure met le pays dans une situation politique instable.

Le rituel des vœux présidentiels, indissociable de la télévision, montre des signes d’essoufflement. Selon les données de Médiamétrie, France 2 a enregistré l’audience la plus élevée avec 3,49 millions de téléspectateurs, suivie par TF1 (3,44 millions). Les chaînes d’information en continu, quant à elles, totalisent moins d’un million de spectateurs.

Les messages clés des vœux présidentiels

Emmanuel Macron a explicitement évoqué la dissolution de l’Assemblée nationale, reconnaissant qu’elle avait apporté « plus de divisions que de solutions ». Ce constat d’échec intervient dans un contexte où la majorité présidentielle peine à reconquérir la confiance des Français. « Le ressaisissement est essentiel pour construire l’avenir », a déclaré le président, appelant à un effort collectif face aux défis politiques.

Pour 2025, le chef de l’État souhaite mettre en place des référendums sur des « sujets déterminants » tels que les réformes institutionnelles et climatiques. Cette annonce, perçue comme une tentative de réengager les citoyens dans le débat démocratique, reste toutefois floue sur les modalités précises. Enfin, Emmanuel Macron a mis l’accent sur des réformes économiques, affirmant que « la lutte contre l’inflation et le soutien au pouvoir d’achat restent des priorités absolues ».

La gauche déplore l'absence de mesures sociales claires

La gauche, unanime dans sa critique, a jugé sévèrement les vœux d’Emmanuel Macron. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise, n’a pas mâché ses mots : « Ce discours ne répond en rien aux attentes des Français. Il esquive la crise sociale et ignore la détresse des millions de travailleurs précaires. » Selon lui, l’absence de mesures claires sur des sujets comme les retraites ou le SMIC démontre « une déconnexion profonde du président avec la réalité. »

Le Parti Socialiste a également exprimé son mécontentement, soulignant l’insuffisance des annonces en matière de justice sociale. Olivier Faure a dénoncé un président « en mode survie politique », ajoutant que « les référendums ne doivent pas être des gadgets pour détourner l’attention des vrais problèmes. »

D’autres voix, comme celle de Fabien Roussel (PCF), ont insisté sur la nécessité de relancer un débat national sur la fiscalité et le partage des richesses : « Ce n’est pas avec des discours creux que l’on combattra l’inflation et le désarroi populaire. » La gauche appelle à une mobilisation sociale accrue dès le début de l’année.

La droite regrette un discours d'Emmanuel Macron vide

Du côté de la droite, les critiques se sont concentrées sur l’inefficacité perçue de la politique présidentielle. Marine Le Pen, chef du Rassemblement National, a dénoncé un discours « vide de substance », qui cherche à « masquer l’inaction d’un gouvernement incapable de protéger les Français face aux crises multiples. » Elle a notamment critiqué les référendums annoncés, les qualifiant de « manœuvres pour éviter de prendre des décisions courageuses. »

Éric Ciotti, président de l'Union des Droites pour la République, a pour sa part mis en avant les « carences de leadership » du chef de l’État. « Emmanuel Macron parle de rassemblement, mais il a semé la division à travers la dissolution et ses échecs économiques. Ce discours ne change rien. » Éric Ciotti a également demandé une accélération des réformes sécuritaires et une meilleure gestion de l’immigration.

Les réactions les plus virulentes sont venues de certains élus locaux de la droite, qui ont dénoncé une « fuite en avant institutionnelle » dans les annonces de référendums. Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a ironisé : « Gouverner, ce n’est pas poser des questions aux Français, c’est leur apporter des solutions. »

Adelaide Motte

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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1 commentaire on «Emmanuel Macron : discours d’un président en quête de crédibilité»

  • Le Président Macron est, depuis la dissolution, en sursis et également un président dont la fin est certaine au terme de son mandat… Le Macronisme disparaitra avec son fondateur… dans les méandres des oubliettes de l’Histoire…!!!

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