Alors que les pensions de retraite seront augmentées de 2,2 % dès janvier 2025, cette revalorisation pose des questions sur les priorités budgétaires du gouvernement.
Revalorisation des retraites : entre soulagement et inquiétudes budgétaires
À compter du 1er janvier 2025, les pensions de retraite de base augmenteront de 2,2 %, conformément aux mécanismes d'indexation prévus par le Code de la Sécurité sociale. Cette hausse, qui représente en moyenne 18 euros par mois pour une pension brute de 814 euros, intervient dans un contexte tendu.
Les implications financières pour l'État
Le coût de cette revalorisation est estimé à plusieurs milliards d'euros. Elle survient alors que la France fait face à un déficit budgétaire de plus de 150 milliards d'euros et une dette publique atteignant 3 200 milliards d'euros. Pour tenter de maîtriser les dépenses, le gouvernement précédent avait proposé une revalorisation progressive : une augmentation limitée à 0,8 % en janvier 2025, suivie d'une seconde hausse de même ampleur en juillet pour les petites pensions. Cette stratégie visait à économiser environ 4 milliards d'euros, mais elle a été rejetée par le Parlement.
Le ministère du Budget et des Comptes publics a souligné que cette revalorisation automatique illustre les limites du cadre actuel. « Nous devons équilibrer nos engagements sociaux tout en respectant les impératifs budgétaires », a déclaré un porte-parole du ministère.
Le Rassemblement National regrette une mesure insuffisante
La revalorisation a suscité des critiques de la part des partis d'opposition et des syndicats. Marine Le Pen a dénoncé un manque de vision à long terme. « Ce n’est pas en distribuant des miettes qu’on assure la dignité des retraités. Il faut repenser l’ensemble du système pour éviter de peser sur les générations futures. »
Néanmoins, certains députés se félicitent de cette mesure. Maxime Amblard, député Rassemblement National, s'est ainsi félicité sur X (ex-Twitter) d'un « acquis pour les Français, grâce à la censure. » Cette prise de position rappelle le rejet général de la réforme des retraites.
Les syndicats appellent à une refonte du système des retraites
Du côté des syndicats, l’opinion est partagée. La CFDT se félicite de cette indexation, tout en rappelant que « les pensions restent insuffisantes pour de nombreux retraités vivant sous le seuil de pauvreté ». En revanche, la CGT estime que cette mesure est « un pansement sur une plaie béante » et réclame une refonte complète du financement du système.
Les concernés eux-mêmes expriment des avis divergents. « Cela nous aidera à compenser la hausse des prix, mais c’est loin de suffire », explique Monique, 72 ans, retraitée de la fonction publique.
Un nouveau système de retraites : qu'est-ce que la capitalisation ?
Alors que le système par répartition montre ses limites, certaines personnalités politiques et élus proposent un autre système : la capitalisation. David Lisnard, maire de Cannes et président de l'Association des maires de France, et Sarah Knafo, député européen Reconquête! ont abordé ce système sur CNews et BFM TV.
Un pilier par capitalisation permettrait aux actifs de cotiser non pas uniquement pour la pension des retraités actuels mais aussi pour leur propre compte, en investissant dans un fonds. C'est le cas dans un certain nombre de pays européens, notamment la Suède. Cela permettrait aux actifs d'aujourd'hui d'espérer une meilleure retraite. Aujourd'hui, un actif cotise entre 1,14 euro et 1,28 euro pour toucher 1 euro de pension. Pour le même résultat, les retraités actuels ont cotisé 55 centimes.
Le système des retraites, un poids lourd budgétaire
La revalorisation intervient toutefois dans un contexte difficile pour les actifs. Ainsi, depuis deux ans, les retraites ont augmenté plus vite que les salaires. Comme les pensions sont indexées sur l'inflation, et non sur les salaires, les actifs se trouvent de plus en plus étranglés par les cotisations. Ainsi, depuis deux ans, les retraites ont augmenté plus vite que les salaires.
Certains budgets sont par ailleurs alourdis par un système de plus en plus cher. Ainsi, le budget de l'Education nationale comprend les retraites des anciens fonctionnaires, pour un coût de 14 milliards d'euros.