Le 7 mai 2017, une majorité électorale a désigné Emmanuel Macron comme Président de la République. Lors de son investiture nous avons eu un excellent discours, très présidentiel sur le ton et la forme. Mais le fond du discours ne laisse présager aucun renouveau. L'étatisme reste le pilier de notre société.
Le discours d'investiture d'Emmanuel Macron décrypté
« Tout ce qui concours à la vigueur de la France et à sa prospérité sera mis en œuvre. Le travail sera libéré. » Il est permis de douter que le contrat finisse par remplacer la loi.
« Les entreprises seront soutenues, l'initiative sera encouragée. La culture et l'éducation par lesquelles se construit l’émancipation, la création et l'innovation seront au cœur de mon action. » L’État décidera quelle entreprise soutenir, quelle culture sera acceptable, quelle initiative sera encouragée, quelle éducation uniforme devra être donnée aux jeunes générations, quelle création et innovation seront soutenues.
« Les Françaises et les Français qui se sentent oubliés par ce vaste mouvement du monde devront se voir mieux protégés. » Dans notre pays il y a des SDF, des mal logés, des travailleurs pauvres, des millions de chômeurs. Cette misère n'est nullement la conséquence d'une « mondialisation ». C'est la suite logique de l’État qui se mêle de tout. Il n'est pas protecteur. Il détruit les incitations productives par des prélèvements obligatoires écrasants et une réglementation étouffante. C'est la cause de nos malheurs et elle est endogène.
« Nous aurons besoin d'une Europe plus efficace, plus démocratique, plus politique. Car elle est l'instrument de notre puissance et de notre souveraineté. » L'Europe ne peut pas être à la fois plus démocratique et plus politique, à la fois l'instrument de notre puissance et de notre souveraineté. La création d'un super État est un abandon de souveraineté, donc de puissance, pour la Nation et de libertés individuelles pour ses habitants.
« J'aurai besoin de chacun. La responsabilité de toutes les élites, politiques économiques, sociales religieuse, de tous les corps constitués de la Nation française sera appelée. » Loin de se fier à chacun, c'est à dire à « l'action humaine » et à des individus libres de choisir, le Président fait confiance aux organisations collectives, par delà les individus qui les composent. Ces organisations ont leurs intérêts propres. Cette manière de travailler n'est en rien nouvelle. C'est du collectivisme. L’État s'adresse comme toujours à des communautés, en qui il trouve les interlocuteurs, qui lui sont nécessaires pour imposer ses vues aux personnes.
« La France veillera toujours à être au côté de la Liberté, des droits de l'homme. » Il convient alors de commencer par rétablir la Liberté individuelle en France.
L'héritage de Frédéric Bastiat est comme jamais d'actualité
« La propriété, le droit de jouir du fruit de son travail, le droit de travailler, de se développer, d’exercer ses facultés, comme on l’entend, sans que l’État intervienne autrement que par son action protectrice, c’est la liberté. » - Frédéric Bastiat, Propriété et loi, 1848.
Pour Frédéric Bastiat, si notre pays traverse une grave crise économique et morale, c'est parce que la Loi y est pervertie. C'est-à-dire qu'elle organise la spoliation légale qui détruit les Droits Naturels Individuels (Propriété, Liberté, Personnalité) et au final tout sens de la Responsabilité et de la Justice. Pour atteindre la prospérité il faut la fin de la spoliation légale donc, comme l'écrit Pascal Salin, la « libération des énergies productives (…) Cela signifie une diminution considérable des réglementations et une baisse profonde de la fiscalité ».
En ce début de quinquennat on doit souhaiter l'amélioration de la situation des Français. Il n'est pas douteux que le Président connaisse Frédéric Bastiat. Il a demandé l'aide de « chacun », celle de Frédéric lui sera précieuse !
« Absence de Spoliation, — c'est le principe de justice, de paix, d'ordre, de stabilité, de conciliation, de bon sens que je proclamerai (…) jusqu'à mon dernier souffle." - Frédéric Bastiat, La Loi, 1850.