“Je me sens très optimiste quant à l’avenir du pessimisme", disait Jean Rostand. Nul doute que l'esprit de notre époque n'eut rien changé à sa conviction, tant ce Mal français continue encore et toujours à miner notre vie publique.
Dans le maelström médiatique, semblent en effet ne surnager que les élucubrations des contestataires et les affabulations des cyniques. Et pourtant, Emmanuel Macron a su rendre en quelques mois à peine à la France une aura dont elle n'avait plus jouie depuis des décennies.
"Make France great again"
Dès le 7 Mai au soir, alors que tous les regards se portaient sur Paris, chacun savait que la France venait de retrouver, par ce revirement subtil du cours de son histoire, son rang pluriséculaire de puissance mondiale. De Washington à Moscou en passant par Berlin, Londres ou Tel-Aviv, la voix de la France serait à nouveau écoutée et nos partenaires comme concurrents l'ont bien vite compris & entériné. Cette voix fut immédiatement incarnée par le Président de la République, en sa qualité de chef de la diplomatie. Il prit sans équivoque position pour l'ouverture d'un dialogue constructif mais ferme avec ses homologues russe et américain, faisant fi des ambitions affichées de l'un comme de l'impopularité rampante de l'autre. Il en allait de nos investissements dans leurs pays, de notre crédibilité et, avant tout, de nos valeurs.
Car il en fallut, de la conviction, pour dire à Donald Trump que le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat était une erreur. Car il en fallut, de la force, pour dire face à Vladimir Poutine que la persécution des homosexuels en Tchétchénie était intolérable. Car il en fallut, de l’audace, pour faire entonner à des dizaines de milliers de Français l’Hymne à la Joie, comme un pied-de-nez aux populismes bruns et rouges, unis dans leur détestation de l'idéal européen.
Conviction, force et audace. Ce triptyque constitue le sel d’une présidence dont on sait déjà qu'elle ne sera pas tout à fait normale et dont les premiers objectifs diplomatiques accomplis ne sauraient occulter les ambitions intérieures à venir.
Loi Penicault: à l'assaut d'un vestige hors du temps
Totem inoxydable du syndicalisme français, le Code du Travail va connaitre une refonte historique. Dévoilé par Edouard Philippe le 31 août dernier en vue d'une présentation en conseil des ministres le 21 septembre, cette réforme par ordonnances prévoit notamment le plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif, la réduction des délais de recours, la possibilité de négocier sans syndicat et la fusion des instances représentatives du personnel.
Ontologiquement, il s'agit d'un renversement de la conception même du droit social français. En cohérence avec notre époque, l'intérêt du salarié et l'intérêt de l'entreprise ne s'appréhendent plus comme exclusifs l'un de l'autre. En somme, l'objectif avoué n'est ni plus ni moins que de remettre en phase liberté de gestion & progrès économique, technique et social. A cet égard, cette attention si particulière apportée aux enjeux des PME se place dans un esprit de fidélité totale à la notion de "Start-up Nation" developpée par le Président de la République et bien éloignée du brulot "anti-salariés" dénoncé à tous vents par les cassandres syndicales et leurs alliés politiques.
Voilà bientôt quatre mois que notre vie politique prit ce tournant. Le tournant de l'efficacité. Le tournant du pragmatisme. Le tournant du parler-vrai. L'objectif est simple et assumé : restaurer la confiance en la France, en ses possibilités et en ses citoyens. La route reste longue et sinueuse, mais ces premiers mois témoignent d'une conviction inflexible et impérieuse, d'une détermination propre à nous porter jusqu'au bout du chemin. Et alors, arrivé à destination, chacun pourra dire, observant en contrebas l'étendue du travail accompli, que c'est ainsi que la France se remit en marche.