Le 21 avril 2002, les socialistes étaient évincés du 2nd tour de la présidentielle. Les Français devaient choisir entre Jacques Chirac ou Jean-Marie Le Pen. 14 ans plus tard, qu’en est-il ? Le Parti socialiste a-t-il réussi à se réinventer ?
Un président peu populaire, un FN fort
Le traumatisme du 21 avril 2002 restera à jamais dans les mémoires des socialistes. Le jour où tout a basculé, le jour où Lionel Jospin a été remercié, le jour où le Front national est arrivé au 2nd tour. 14 ans plus tard, un président socialiste, François Hollande, a réussi à se faire élire mais jamais le parti fondé par Jean-Marie Le Pen, désormais aux mains de sa fille, n’a été aussi populaire. Comment l’expliquer ?
Le chef de l’Etat l’a rappelé, il sait « ce que représente la douleur, la souffrance, de ne pas avoir le choix, d'être obligé de ce que l'on appelle simplement sauver la République ». Mais qu’a-t-il fait pour éviter que l’histoire ne se répète ? Selon une enquête TNS Sofres-OnePoint pour Le Figaro, LCI et RTL, publiée dimanche 17 avril, François Hollande ne se qualifierait même pas pour le 2nd tour quelles que soient les candidats qui se présenteraient en face de lui. Pire, Marine Le Pen le distancerait de 13 points.
Hollande responsable de la situation ?
Pour un certain nombre de militants socialistes, la faute en revient directement au chef de l’Etat et à la politique de son gouvernement. « Aux prochaines élections, s’il y a un conflit droite / extrême-droite, je n’arriverai pas à remettre un bulletin de droite dans l’urne », se lamente David Fantoni, secrétaire de section, au micro de France Inter. « La connerie du gouvernement actuel fera qu’on arrivera à ce scénario-là ».
Le gouvernement, de son côté, ne souhaite pas remettre en cause sa politique et pense même que cette politique est la seule qui puisse éviter le vote des extrêmes. « Un 21 avril est possible, incontestablement », expliquait, Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, le 20 avril. « Mais je ne crois pas que 2017 soit déjà joué, d'abord parce que je crois à ce que nous faisons au gouvernement, et je ne crois pas non plus que les Français vont accepter un retour de la droite ou d'autres aventures encore plus désastreuses pour le pays ».
Reste que les sondages ne sont clairement pas favorables à la gauche. « Je pense que s’il prend des décisions ambitieuses, s’il explique ce qu’il fait, il pourrait certainement se retrouver dans une situation de gagner », expliquait Emmanuel Macron, sur la BBC, le 17 avril dernier. Un miracle ? Oui, c’est bien de cela qu’on parle...