Gaza : le détail des conditions de l’accord signé avec Israël

Un accord a été signé entre Israël et le Hamas le 16 janvier 2025 pour mettre fin à un conflit dévastateur déclenché par les attaques d’octobre 2023, et qui a plongé Gaza dans une crise humanitaire et économique sans précédent.
Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 17 janvier 2025 à 15h20
Gaza, Hamas, cessez-le-feu, Hamas, Israël, accord

Comme l'indique le média Al-Majalla, relayé par The Cradle, après des mois de négociations menées sous l’égide de l’Égypte, du Qatar et des Nations Unies, Israël et le Hamas ont signé un accord de cessez-le-feu. Celui-ci prévoit une libération progressive des otages, un retrait militaire israélien, et un plan de reconstruction de Gaza.

Accord de cessez-le-feu : libération des otages et d'aides humanitaires immédiates

La première phase de l'accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël prévoit une aide humanitaire d'urgence à Gaza. Comme le rapporte le média Al-Majalla, relayé par The Cradle, le Hamas s'engage à relâcher les 33 derniers otages dès ce dimanche 19 janvier 2025, parmi lesquels figurent des enfants, des femmes, des hommes âgés, ainsi que deux Américains. En retour, Israël s'engage à libérer 1 000 prisonniers palestiniens, à l'exception de ceux impliqués dans les événements du 7 octobre 2023. Dans le détail, l'accord prévoit qu'Israël libérera, pour chaque homme de plus de cinquante ans détenu à Gaza, un prisonnier palestinien condamné à perpétuité ainsi que vingt-sept prisonniers condamnés à des peines moins lourdes. L’accord inclut également la libération de figures clés telles que le Dr Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, en échange de trente prisonniers palestiniens, en plus des quarante-sept prisonniers mentionnés dans l’accord Shalit. Par ailleurs, un certain nombre de prisonniers palestiniens sera relâché à l’étranger ou dans la bande de Gaza, selon des listes préalablement établies et approuvées par les deux parties.

L’accord prévoit également un renforcement massif de l’aide humanitaire. L’ONU coordonnera les livraisons essentielles pour Gaza. Ledit prévoit également le retrait des forces israéliennes des zones peuplées de Gaza. Comme le précise The Cradle, ces dernières se déploieront à au moins 700 mètres des habitations, à l’exception de cinq points stratégiques pour Israël. L'accord prévoit par ailleurs l’ouverture complète du passage de Rafah pour permettre le déplacement des civils et l’acheminement des blessés. « Le septième jour, les véhicules seront autorisés à revenir au nord du corridor de Netzarim après avoir été examinés » et « le 22e jour, les Palestiniens déplacés seront autorisés à revenir vers le nord depuis la rue Salah al-Din sans inspection », précise encore The Cradle.

Reconstruction de Gaza et retour des déplacés

« Les négociations de la deuxième phase doivent commencer 16 jours après le début de la première phase », indique The Cradle. La reconstruction de Gaza, pilier final de cet accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, supervisé par l’Égypte, le Qatar et les Nations Unies, se concentre sur trois priorités : le retour des dépouilles, la réhabilitation des infrastructures et le retour des déplacés, soit environ 2,2 millions de Gazaouis selon les chiffres des Nations Unies, ce qui représente pas moins de 90 % de la population de Gaza. Al-Majalla précise que cet accord prévoit notamment la création d'usines de désalinisation, le but étant que celles-ci fournissent de l’eau potable à plus de 600 000 habitants ainsi qu’aux hôpitaux mobiles pour soigner les blessés.

Selon les estimations relayées par France 24, la reconstruction de Gaza est évaluée à au moins 40 milliards d’euros. Un chantier titanesque, l’un des plus grands depuis le plan Marshall, qui mobilisera des financements internationaux.

Une bataille d’influence entre le Qatar et les Émirats

Le Qatar, principal médiateur des négociations liées à cet accord de cessez-le-feu, consolide sa position au Moyen-Orient. Ses efforts pour faciliter la trêve renforcent son rôle diplomatique face à son rival régional, les Émirats arabes unis. Abou Dhabi, de son côté, adopte une position axée sur l'aide humanitaire. Les Émirats arabes unis prévoient notamment de financer des infrastructures clés pour la reconstruction de Gaza, comme des centres de stockage et des installations de dessalement.

L’ONU, pour sa part, s'attachera à coordonner l’aide humanitaire pour Gaza. António Guterres, secrétaire général, a rappelé l’urgence d’agir pour éviter une crise humanitaire prolongée. De son côté, l’Union européenne a débloqué une enveloppe d’aide d'urgence de 120 millions d’euros. Reste à voir si les deux parties à cet accord de cessez-le-feu, le Hamas et Israël, respecteront leurs engagements.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

Suivez-nous sur Google News PolitiqueMatin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Aucun commentaire à «Gaza : le détail des conditions de l’accord signé avec Israël»

Laisser un commentaire

Les Commentaires sont soumis à modération. Seuls les commentaires pertinents et étoffés seront validés. - * Champs requis