Investissement : la France n’attire (déjà) plus

La France perd de son attractivité. Le baromètre de la SCET et du cabinet Ancoris, relayé par France Inter, dresse un bilan inquiétant des projets d’investissement sur le territoire.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 17 février 2025 à 10h40
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Investissement : la France n'attire (déjà) plus - © PolitiqueMatin

Les projets d'investissement reposent sur trois éléments indissociables : la confiance, la stabilité et la visibilité. Aujourd'hui, ces trois conditions ne sont plus réunies en France, et l'industrie en est la première victime.

Perte de confiance des investisseurs en France

Le nombre de projets d'investissement a chuté de 5 %, selon l’étude SCET et Ancoris, relayée par nos confrères de France Inter. Ils étaient au nombre de 1 595 en 2024, contre 1 694 en 2023 et 1 871 en 2021. Le secteur de l'industrie est le plus touché par cette mauvaise dynamique, celui-ci ayant vu son nombre de projets d'investissement passer à 325 en 2024, contre 392 en 2023, soit une chute de 17 % en une seule année.

Les investisseurs étrangers se détournent de plus en plus du marché français. Ils ne représentaient plus que 5 % des projets d’implantation en 2024, un chiffre en recul de 36 % par rapport à 2023. À titre de comparaison, en 2021, les capitaux étrangers représentaient encore 12 % des implantations, selon l'étude. Ce désintérêt est l’une des premières conséquences de l’instabilité politique du pays. La dissolution de l’Assemblée nationale et la chute du gouvernement Barnier ont entraîné une perte de confiance drastique des investisseurs. Il faut également ajouter à ces deux éléments le poids de la fiscalité française, son cadre réglementaire changeant et de plus en plus contraignant, mais aussi l'inflation persistante.

Le tertiaire plutôt que l'industrie

Les territoires veulent de l’industrie, mais ils dénoncent leur manque de visibilité. En 2023, la réindustrialisation était leur priorité ; en 2024, elle a été reléguée à la quatrième place. L’accès au foncier demeure le principal obstacle au développement de projets industriels, auquel s’ajoutent des difficultés de recrutement (60 000 emplois industriels restent vacants), une fiscalité toujours plus lourde, ainsi qu’un cadre réglementaire de plus en plus contraignant, tel que la loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN). En conséquence, 80 % des attentes des collectivités concernent aujourd’hui le tertiaire, selon le baromètre SCET et Ancoris. 

Le secteur logistique est le seul qui semble résister à cette mauvaise tendance : après une chute de 18 % du nombre de projets d'investissement en 2023, ceux-ci ont connu un rebond de +4 % en 2024. La France décroche. Guillaume Gady tire la sonnette d'alarme auprès nos confrères de France Inter, en particulier concernant les projets liés au secteur de l'industrie  : « C'est la plus grosse baisse que nous avons pu constater sur les douze dernières années. »

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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