Le 17 janvier 1975, le texte porté par Simone Veil, alors ministre de la Santé de Valéry Giscard d’Estaing, visant à légaliser l’interruption volontaire de grossesse (IVG), était définitivement adopté par le Parlement.
50e anniversaire de la promulgation de la loi Veil (17 janvier 1975)
Un indéniable progrès pour des millions de Françaises qui, confrontées à une grossesse non désirée et face à ce qui était alors un délit pénal, n’avait pour seule solution que l’avortement clandestin, avec ce que ça comportait de peur, de solitude, de honte, mais aussi de violences physiques, psychologiques et parfois sexuelles. Pourtant, difficile d’affirmer que tout s’arrête à cette date. Au contraire, j’ai tendance à croire que le combat que Simone Veil a porté 50 ans plus tôt résonne encore aujourd’hui et que ses héritières sont encore nombreuses aujourd’hui, autant par nécessité que par conviction.
Rappelons qu’il a fallu attendre 1982 pour que l’intervention soit remboursée par la Sécurité sociale. Qu’il a fallu attendre 2024 pour que ce droit soit inscrit dans la Constitution et que la République reconnaisse enfin que la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse, c’est-à-dire la liberté de disposer de son corps pour une femme, n’est pas un simple droit social ou sociétal, mais bien une liberté fondamentale qui mérite d’être garantie ! Mais en garantir la liberté n’est pas suffisant si l’on n’en garantit pas l’accès. C’est encore un combat à mener, car une grande inégalité territoriale existe quant à l’accès à ce droit devenu fondamental. Et d’une façon générale, la liberté pour les femmes de disposer librement de leur corps, de leur libre arbitre, de l’égalité en droit reste un combat, ce qui se passe aujourd’hui aux États-Unis nous le montre chaque jour un peu plus.
Mais en France aussi, 50 ans après la loi Veil, l’Histoire nous rappelle quotidiennement que rien n’est jamais acquis, l’affaire de Mazan en est un rappel.
Une note d’espoir cependant, car même dans ce procès douloureux, c’est le courage d’une femme, Gisèle Pelicot, qui en refusant le huis clos, a permis d’exposer la triste banalité des profils de ses bourreaux. Je ne peux qu’espérer que son action, au-delà de l’indignation de l’instant suscitée par le récit des sévices, provoquera une véritable prise de conscience dans notre société.
En attendant, notre combat continue !