Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, en entretien sur Sud Radio: ses positions sur la politique Française
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s'est récemment exprimée dans un entretien avec Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio. Couvrant diverses questions politiques cruciales, elle a plaidé pour une prolongation exceptionnelle des travaux parlementaires et a abordé des sujets tels que les commissions d'enquête parlementaires, la liberté universitaire, ou encore le conflit israélo-palestinien.
Une session extraordinaire pour une Assemblée en action
"Je ne me résous pas à avoir un Parlement qui tourne au ralenti", a affirmé Yaël Braun-Pivet lors de son entretien. Face à un calendrier parlementaire dense, avec une multitude de projets à examiner - simplification de la vie économique, fin de vie, programmation pluriannuelle de l'énergie, statut de l'élu, agriculture - elle plaide pour une session extraordinaire en été.
Elle a également confirmé un débat attendu à l’Assemblée nationale suite au conclave engagé par le gouvernement sur les retraites. "Oui, il y aura un débat à l'Assemblée après le conclave sur les retraites, le Premier ministre l'a promis", a-t-elle rappelé.
La saturation des commissions d'enquête parlementaires
Interrogée sur l'excès de commissions d’enquête parlementaires, la présidente de l’Assemblée nationale a concédé une forme de saturation. "Il y a effectivement une inflation de commissions d’enquête", a-t-elle déclaré. Toutefois, elle insiste sur la nécessité de limiter leur politisation, pour garantir leur utilité et rigueur, tout en maintenant un essentiel contrôle parlementaire.
Sur des sujets plus sensibles tels que l'éventuelle impossibilité de réélection de Marine Le Pen à la présidentielle 2027, la présidente a défendu l'exemplarité des élus mais a également rappelé la présomption d'innocence de Marine Le Pen jusqu'à la décision de la cour d'appel.
Liberté universitaire et conflit israélo-palestinien
Yaël Braun-Pivet a également pris position sur des questions éducatives et internationales. Elle a dénoncé la pression idéologique dans les universités, en particulier à l’Université Lyon 2, faisant valoir que "On ne peut pas accepter que nos universités soient des lieux gangrenés par certaines idéologies". Elle a aussi insisté sur la protection des enseignants et de la liberté d'expression.
Concernant le conflit israélo-palestinien, elle soutient une reconnaissance réciproque et équilibrée de l'État de Palestine et de l'État d’Israël, à la fois pour assurer une aide humanitaire et pour appeler à la libération des otages. "Évidemment, Israël doit permettre l’arrivée de l’aide humanitaire à Gaza", a-t-elle précisé.
Féminisme et critique du macronisme
Yaël Braun-Pivet a également abordé la question de l'égalité des sexes, critiquant la récente décision de la Cour suprême du Royaume-Uni sur la définition basée uniquement sur le sexe biologique. Elle a défendu une approche respectueuse des parcours de vie des personnes transgenres et l'importance de ne pas exclure.
Lors d'un examen rétrospectif du mandat présidentiel d’Emmanuel Macron, elle a exprimé déception et critique sur la verticalité du pouvoir et l'absence de dialogue. L'échec de la réforme des retraites à points symbolise pour elle cette absence de dialogue. Elle appelle à plus de participation et d'intégration des citoyens dans la vie politique.
Exemplarité des élus et futurs plans politiques
Concernant les débordements en séance à l’Assemblée nationale, elle concède comprendre l'exaspération des Français, tout en rappelant que les élus ont le droit d’être radicaux dans leur expression, à condition qu'ils respectent le règlement.
Enfin, sur la question de sa possible candidature à l’élection présidentielle de 2027, elle affirme clairement que la question ne se pose pas actuellement. Elle insiste plutôt sur son rôle actuel en tant que présidente de l’Assemblée nationale et que son statut ne lui procure aucun privilège personnel. "Je ne dois rien à l'État en termes financiers. Je ne vis pas aux crochets de l'État et de la collectivité. Ça ne correspond pas à ma façon d'être".
L'entretien complet est à réécouter sur Sud Radio