Amsterdam a subi le jeudi 27 mars une attaque violente. Bien qu’un suspect a été arrêté, on ne connaît pas encore son mobile.
Un attentat à Amsterdam fait plusieurs blessés

Le jeudi 27 mars 2025, une agression au couteau a endeuillé la capitale néerlandaise, Amsterdam. Cinq personnes ont été blessées lors de cette attaque survenue en plein centre-ville.
Amsterdam frappée : un signal inquiétant pour les capitales européennes
À 15h30, ce jeudi 27 mars, une attaque brutale éclate aux abords de la place du Dam, haut-lieu touristique et symbolique d’Amsterdam. Deux hommes armés d’un couteau blessent cinq passants avant que l'un d'eux soit interpellé par la police. Aucune des victimes n’a été tuée, mais l’impact psychologique sur la population est naturellement important.
Les autorités locales ont choisi de se garder de tout commentaire. La police néerlandaise a déclaré sur X qu’« elle n'avait aucune information sur les causes ou les raisons de cette attaque ». On ne sait donc pour le moment pas quelles peuvent être les motivations des agresseurs.
Une France en alerte : les leçons d’Amsterdam ignorées à Paris ?
En matière d'attentat, la France a malheureusement de quoi comparer son expérience avec celle d'Amsterdam. Ces lieux touristiques densément peuplés, ses tensions communautaires croissante, sa polarisation politique exacerbée sont autant d'ingrédients qui peuvent engendrer des attentats meurtriers, comme cela est au reste le cas depuis plusieurs années.
En janvier dernier, le ministre de l’Intérieur avait déclaré vouloir renforcer la surveillance dans les « zones urbaines sensibles », mais l’événement d’Amsterdam montre que le danger ne se limite pas aux banlieues. Il est central, diffus, presque invisible jusqu’au moment de l’impact.
Pour le moment, aucun communiqué officiel n’a encore été émis de la part du gouvernement français. Il est en effet de plus en plus difficile de trouver, pour qualifier un attentat, des mots qui ne froissent personne sur le sol français.
Attentat ou agression isolée ? Quand l’ambiguïté politique devient complice
Appeler un chat un chat est devenu une opération diplomatique risquée. Les autorités néerlandaises hésitent ainsi à qualifier l’attaque de terroriste. Ce choix lexical n’est pas anodin. Car désigner un acte comme un « attentat », c’est accepter une grille de lecture politique. Et politiquement, l’Europe ne veut plus voir ce qu’elle ne sait plus gérer.
Ce flou laisse la porte ouverte à une radicalisation de tous bords : certains y verront une attaque islamiste camouflée, d'autres un déséquilibré instrumentalisé. En l’absence de revendication claire, le débat s’empoisonne, et chaque camp exploite le vide à sa manière.
Les traitements politiques et médiatiques de l'affaire ne changent au reste pas grand-chose à la façon dont la communauté locale vit ce drame. A Amsterdam, l’inquiétude est bien là. La maire, Femke Halsema, s’est rendue immédiatement sur place, interrompant une séance du conseil municipal. Ce genre de déplacement n’est jamais anodin : il signifie que l’exécutif local considère la situation comme grave, voire potentiellement stratégique.
L'Europe en mutation sécuritaire : faut-il repenser Schengen ?
Ce drame survient alors que plusieurs États membres de l’Union européenne, dont la France, militent pour une refonte des accords de Schengen. L’idée d’une réintroduction partielle des contrôles aux frontières fait son chemin dans plusieurs chancelleries. Et pour cause : l’assaillant d’Amsterdam aurait très bien pu circuler librement avant de passer à l’acte.
La droite française voit dans le système de l'espace Schengen la faillite de la liberté de circulation. Les souverainistes s’en servent pour attaquer la Cour de justice de l’Union européenne. Les centristes, eux, tergiversent, pendant que la gauche demande au contraire moins de frontières.
Cinq blessés à Amsterdam, un agresseur arrêté, et un silence pesant autour des raisons de cet acte. Les conséquences politiques pourraient s’étendre bien au-delà des canaux néerlandais. Pour la France comme pour ses partenaires européens, le choix est simple : ignorer le signal d’alarme, ou enfin repenser sérieusement leur approche de la sécurité commune.